235.000 personnes déplacées en seulement deux semaines. En Syrie, dans la région d’Idleb, le régime de Bachar al-Assad a intensifié ces derniers jours une offensive visant à reconquérir un bastion djihadiste dans le nord-est pays. Les bombardements ont provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes, et tué plus de 80 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
"On est dans une catastrophe humanitaire de très grande ampleur", s’alarme Raphaël Pitti, médecin urgentiste, à la tête de l'Union des Organisations de Secours et des soins médicaux, au micro d’Europe 1. Dans la région, dénonce-t-il, les civils ont été massivement touchés. "Ce sont les marchés en particulier qui ont été bombardés, ce sont les écoles, les hôpitaux, les ambulances. Amenant en même temps un véritable exode. Ils partent avec très peu de chose, pour se protéger de ses bombardements", raconte-il.
"Massacre de la population"
Le médecin veut alerter sur le sort des blessés, qui peinent à trouver un endroit où se faire soigner. L’aide médicale internationale n’a que très peu accès à l’enclave concernée. "Les convois humanitaires ne peuvent plus rentrer, puisqu’ils sont susceptibles d’être bombardés. Ils n’ont plus l’autorisation de rentrer à travers la frontière", souligne Raphaël Pitti.
Son ONG tentent de porter secours aux plus grand nombre de civils possibles, de les accueillir et aussi de venir à leur rencontre. "Des hôpitaux clandestins ont été immédiatement mis en place par notre ONG. Actuellement, nous essayons de mettre en place des cliniques mobiles pour aller vers ces populations." Il appelle les pays étrangers à réagir au plus vite. "Si nous laissons faire dans cette enclave le massacre de cette population, alors je pense que le terme d’humanité est mort à Idleb."