Une centaine de migrants, utilisant pour certains des bouées gonflables, sont partis dans la nuit depuis des plages situées à quelques kilomètres au sud de Ceuta et ont été arrêtés lundi lorsqu'ils sont entrés sur le territoire espagnol, a déclaré un porte-parole de la Garde civile espagnole à Ceuta. Le groupe était principalement composé de jeunes hommes mais aussi d'enfants et de femmes, a indiqué un porte-parole de la préfecture de Ceuta à l'AFP. Certains ont utilisé des bouées gonflables tandis que d'autres ont rejoint l'enclave espagnole sur des canots pneumatiques. "La marée était basse et à certains endroits, on pouvait pratiquement arriver en marchant", a ajouté ce porte-parole.
Tensions entre Madrid et Rabat
Fin avril, une centaine de migrants avaient déjà rejoint à la nage Ceuta depuis le Maroc durant un week-end, par groupes de 20 à 30. La majorité d'entre eux ont ensuite été expulsés vers le Maroc. Ces arrivées de migrants depuis le Maroc à Ceuta interviennent dans un contexte de tensions diplomatiques entre Madrid et Rabat.
Le Maroc, allié clé de Madrid dans la lutte contre l'immigration illégale, a convoqué fin avril l'ambassadeur espagnol à Rabat pour exprimer son "exaspération" à l'égard de l'accueil en Espagne, pour y être soigné, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali.
Le conflit au Sahara occidental, ancienne colonie espagnole classée "territoire non autonome" par les Nations unies en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis plus de 45 ans le Maroc au Front Polisario, soutenu par l'Algérie. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination alors que Rabat, qui considère le Sahara comme une "cause nationale", propose une autonomie sous sa souveraineté.
Des migrants tentent régulièrement d'atteindre Ceuta à la nage ou en escaladant les hautes clôtures frontalières qui séparent l'enclave du Maroc. Ceuta et Melilla, l'autre enclave espagnole située sur la côte marocaine, constituent les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec l'Afrique.