"Je soutiens totalement l'approche européenne que nous avons eue." Emmanuel Macron et Angela Merkel ont soutenu la stratégie vaccinale européenne vendredi, lors d'une conférence de presse commune. Pourtant, entre les retards de livraisons, les bras de fer avec les laboratoires, et les délais de vaccination qui s'allongent, les critiques sont nombreuses à l'encontre de la Commission européenne, qui a négocié les précommandes de vaccins anti-Covid au nom des Vingt-Sept. Alors que l'Europe affiche actuellement un bilan de vaccination inférieur à celui notamment du Royaume-Uni, comment expliquer un tel retard ? Europe 1 fait le point.
Des précautions prises par l'Union européenne…
D’abord il y a eu des choix délibérés, et assumés : contrairement au Royaume-Uni ou à Israël, les européens ont négocié avec les laboratoires pour que ceux-ci soient responsables juridiquement pour les effets secondaires des vaccins. Une précaution qui n'a pas été prise ailleurs, mais qui a pris du temps. De même, Jérusalem a accepté de communiquer les données médicales de ses citoyens aux laboratoires, contrairement à l’Europe. Enfin, les 27 ont voulu attendre un examen complet de l’Agence européenne du médicament avant d'autoriser les vaccins à circuler sur le territoire, tandis qu'ailleurs les autorisations ont été délivrées en urgence.
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… et des erreurs
Mais il y a aussi des erreurs européennes. Par exemple, les 27 se sont battus pour obtenir un prix le plus bas possible pour les doses, alors que le coût de l’épidémie rend ces efforts un peu dérisoires. Et enfin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’a elle-même admis : Bruxelles et les capitales ont sous-estimé les défis de la production industrielle de masse des vaccins. Vendredi, Emmanuel Macron a pour sa part reconnu que les européens n'avaient "pas anticipé" le "succès si rapide sur les vaccins à ARN messager".