De nouveaux heurts ont opposé mercredi des partisans de l'opposant Juan Guaido et les forces de l'ordre à Caracas en marge des rassemblements du 1er mai, au lendemain de la tentative de soulèvement ratée d'un groupe de militaires contre le président Nicolas Maduro.
En début d'après-midi, des manifestants tentaient de bloquer une autoroute qui longe la base militaire aérienne de La Carlota, d'où Juan Guaido avait assuré mardi avoir le soutien d'un groupe de soldats, et lançaient des pierres en direction des forces de l'ordre, qui répondaient par des tirs de gaz lacrymogène. Signe de l'inquiétude de la communauté internationale, l'ONU a mis en garde les autorités vénézuéliennes contre un usage "excessif de la force" contre les manifestants.
Une grève tournante prévue jeudi
Pour ce 1er mai, dont le chef de file de l'opposition entend faire la "plus grande manifestation de l'histoire du Venezuela", ils étaient plusieurs milliers à la mi-journée à agiter des drapeaux et crier leur rejet du président Maduro en une quinzaine de points de rassemblement à travers la capitale. Dans les rues ensoleillées de Caracas, des carcasses de véhicules calcinés, signe des tensions de la veille, étaient encore visibles. Mardi, au moins une personne a été tuée et près d'une centaine blessées, dont deux par balles. Mais la tentative de soulèvement s'était dégonflée au fur et à mesure que les principaux chefs militaires réaffirmaient leur soutien au socialiste Nicolas Maduro.
"Demain, nous allons accompagner la proposition de grève tournante (faite par les travailleurs) pour arriver à la grève générale", a déclaré devant des milliers de partisans Juan Guaido, 35 ans, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis.
Les États-Unis accusent la Russie de "déstabiliser le Venezuela"
À Washington, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a prévenu mercredi qu'"une intervention militaire (était) possible. Si c'est nécessaire, c'est ce que feront les États-Unis". Lors d'un entretien téléphonique mercredi avec son homologue russe Serguei Lavrov, Mike Pompeo a accusé Moscou de "déstabiliser" le Venezuela, et de nouveau demandé à la Russie de cesser de soutenir le président socialiste Nicolas Maduro. Lavrov a rétorqué que "l'ingérence de Washington dans les affaires du Venezuela est une violation flagrante du droit international" et que "cette influence destructrice n'a rien à voir avec la démocratie".