Deux manifestants ont été tués par balles et une trentaine arrêtées mercredi au Venezuela lors de vastes manifestations contre le président Nicolas Maduro. Un militaire, membre de la Garde nationale du Venezuela, a également été tué par des manifestants de l'opposition, d'après l'un des principaux responsables du pouvoir. L'opposition a convoqué de nouveaux rassemblements pour jeudi.
Sept morts dans des manifestations. Au total, sept manifestants ont été tués et plus de 200 personnes arrêtées en trois semaines dans ce pays en crise politique et économique, et où l'opposition, majoritaire au Parlement depuis fin 2015, tente d'obtenir le départ anticipé du président socialiste. Des centaines de milliers d'opposants ont défilé mercredi à Caracas et dans plusieurs autres villes du Venezuela.
Deux jeunes manifestants tués par balle. Un adolescent de 17 ans est décédé de ses blessures après avoir été touché à la tête par les tirs d'un groupe d'inconnus à moto qui visaient un rassemblement d'opposants à San Bernardino, dans le Nord-Ouest de Caracas, a déclaré Amadeo Leiva, directeur de la clinique où il avait été transporté. Une jeune femme de 23 ans a, elle aussi, "reçu un tir dans la tête" à San Cristobal, dans l'Ouest du Venezuela, a indiqué une source du parquet sous le couvert de l'anonymat. L'ONG Provea a précisé que sa mort était survenue "dans le cadre des manifestations".
D'après des témoins, les auteurs des tirs font partie dans les deux cas des "colectivos", ces groupes de civils armés par le gouvernement selon l'opposition. Dans un climat extrêmement tendu, les accès de la capitale ont été bloqués par un important déploiement policier et militaire, qui repoussait avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc les manifestants, lesquels répliquaient avec des pierres et des cocktails Molotov.
Un soldat tué. "Ils [les manifestants] viennent d'assassiner un garde national à San Antonio de los Altos, les 'pacifiques'", a déclaré dans son émission télévisée hebdomadaire un responsable du pouvoir, Diosdado Cabello, accusant les opposants de la mort du militaire dont le parquet a confirmé le décès. Diosdado Cabello n'a pas précisé les circonstances du décès mais en a accusé le dirigeant de l'opposition Henrique Capriles et ses partisans. "Ils peuvent être sûrs que justice sera faite", a-t-il lancé.
Des affrontements entre pro et anti-Maduro. L'opposition, dont c'était le sixième rassemblement depuis début avril, avait promis qu'il s'agirait de "la mère de toutes les manifestations" pour exiger des élections anticipées. Dans la capitale et parfois à quelques mètres seulement de leurs adversaires, les chavistes (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013) manifestaient en faveur du chef de l'État, certains brûlant des drapeaux américains en signe de colère. À l'issue de cette journée, le dirigeant de l'opposition Henrique Capriles a convoqué de nouveaux rassemblements pour jeudi.