L'opposant Juan Guaido, reconnu président par une quarantaine de pays, tente d'organiser l'arrivée au Venezuela d'une aide humanitaire internationale, défiant le chef de l'Etat Nicolas Maduro qui y voit le prélude d'une intervention militaire.
La Croix-Rouge prête à faire des distributions. A Caracas, le Parlement, présidé par Juan Guaido et qui est la seule institution vénézuélienne contrôlée par l'opposition, a approuvé mardi un plan stratégique pour la distribution de vivres et de médicaments depuis la Colombie et le Brésil. Un député d'opposition, Miguel Pizarro, chef de la commission parlementaire sur l'aide humanitaire, a déclaré que l'attention allait se concentrer sur la façon de faire franchir la frontière à cette aide internationale. La Croix-Rouge vénézuélienne s'est dite prête à distribuer de l'aide humanitaire, mais une fois qu'elle sera au Venezuela. "Il y a entre 250.000 et 300.000 Vénézuéliens qui risquent de mourir", a affirmé Juan Guaido.
L'aide financière afflue. Le Canada a promis lundi une aide de 40 millions de dollars (35 millions d'euros) destinée au peuple vénézuélien, s'ajoutant aux 20 millions de dollars (17 millions d'euros) d'aide annoncés par Washington, qui par ailleurs n'écarte pas une intervention militaire. L'Union européenne a débloqué mardi une aide de 5 millions d'euros.
Pour Maduro, "pas besoin de demander l'aumône"... "Ici au Venezuela, personne ne va entrer, pas un soldat envahisseur", a répliqué le président socialiste, qui est soutenu par la Russie, la Chine, la Turquie, Cuba et l'Iran. "Ils veulent envoyer deux petits camions avec quatre marmites. Le Venezuela n'a pas besoin de demander l'aumône. S'ils veulent aider, qu'ils mettent fin au blocus et aux sanctions", a ajouté Nicolas Maduro, assurant qu'il ne permettrait pas qu'on "humilie" le Venezuela avec un "show d'aide humanitaire".
... et Guaido est un "pantin" aux mains de Washington. Nicolas Maduro accuse Washington - avec qui il a rompu les relations diplomatiques - d'utiliser Juan Guaido comme un "pantin" pour le chasser du pouvoir et mettre la main sur les énormes réserves de pétrole du Venezuela. Il reproche aux Européens de soutenir ces "plans putschistes" américains. "Nous soutenons le peuple du Venezuela dans sa noble quête de liberté", devait déclarer mardi le président Donald Trump lors de son discours annuel sur l'état de l'Union, selon des extraits publiés à l'avance.