Le candidat de l'opposition vénézuélienne Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet, va être convoqué par le parquet pour une enquête pénale, a affirmé vendredi à la presse le procureur général Tarek William Saab.
"Dans les prochaines heures, le citoyen Edmundo Gonzalez Urrutia sera convoqué par ce ministère public", a déclaré Tarek William Saab, expliquant que le site internet sur lequel l'opposition a publié ses résultats de la présidentielle "usurp(ait)" le pouvoir du Conseil national électoral (CNE). "Il doit se rendre à cette convocation pour parler (...) de sa responsabilité avant le 28 juillet, pendant le 28 juillet et après le 28 juillet pour sa 'récalcitrante', sa désobéissance aux autorités légitimement constituées", a ajouté le magistrat. "Il devra assumer" a-t-il souligné.
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Le procureur accuse notamment l'opposition des violences post-électorales
Le procureur accuse notamment l'opposition des violences post-électorales. L'annonce de la réélection de Nicolás Maduro a provoqué des manifestations spontanées, brutalement réprimées. Elles ont fait 27 morts, 192 personnes ont été blessées et 2.400 arrêtées, de source officielle. Le parquet avait ouvert le 6 août des enquêtes pour notamment "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs" contre Edmundo Gonzalez Urrutia et la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado.
Edmundo Gonzalez Urrutia et Maria Corina Machado "annoncent un faux vainqueur de l'élection présidentielle (....) incitent ouvertement les fonctionnaires de police et les militaires à désobéir", selon le communiqué du parquet début août. Les deux dirigeants de l'opposition vivent dans une semi-clandestinité depuis le début du mois. M. Gonzalez Urrutia n'a pas été vu en public depuis près de trois semaines. La Cour suprême a validé jeudi la réélection de Nicolás Maduro pour un troisième mandat de six ans, assurant transmettre au parquet le dossier d'Edmundo Gonzalez Urrutia qui ne s'était pas présenté aux convocations de la haute cour.
Nicolás Maduro, 61 ans, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le CNE, qui n'a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique. Une telle attaque est jugée peu crédible par l'opposition et de nombreux observateurs qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact. Selon l'opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec plus de 60% des voix.
Sans les montrer, la Cour suprême a assuré avoir vérifié les procès-verbaux remis par le pouvoir, ainsi que la réalité de l'attaque informatique contre le CNE.