Près de trois tonnes de viande provenant de vaches malades ont été propagées dans 13 pays de l'Union européenne depuis un abattoir polonais. La France en a reçu 800 kilogrammes dont la totalité a été identifiée, une affaire dévoilée par une enquête diffusée sur la chaîne polonaise TVN24. Une reporter d'Europe 1 a rencontré le journaliste qui s'est infiltré dans l'abattoir.
Un contrôle sanitaire très sommaire. Le journaliste Patryk Chtépaniak a travaillé pendant trois semaines dans l'abattoir, désormais fermé, équipé d'une caméra cachée. "Vous voyez, c'est ça, des vaches tirées dans l'abattoir par les pieds, parfois par les cornes, la tête...", a-t-il raconté au micro d'Europe 1.
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Il a vu comment la nuit, l'abattage des animaux échappait à tout contrôle sanitaire. "Le vétérinaire doit vérifier toutes les vaches, avant, pendant et après abattage. Or il n'était jamais là. On le voyait juste le matin, il regardait la tête des vaches, c'est tout. Le chef nous demandait d'utiliser le tampon du vétérinaire, qui valide le fait qu'une viande est saine, sans qu'il soit là."
Un trafic de vaches malades ? Le ministre polonais de l'Agriculture assure qu'il s'agit d'un cas isolé. Mais ce documentaire pointe ce qui semble être un trafic de vaches malades. Au lieu de payer pour les euthanasier, les éleveurs s'en débarrassent en les bradant aux abattoirs, qui augmentent alors leurs profits.
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Une pratique qui horrifie Martha Gregortchek, membre d'une ONG de bien-être animal. "On ne s'attendait pas à un tel niveau de maltraitance", observe-t-elle. "Et de toute façon, le problème va persister aussi longtemps que des animaux seront élevés de façon industrielle. C'est toujours une question d'argent."
A priori aucun risque sanitaire. La viande en question ne présente pas de risque pour la santé du consommateur, rassure Varsovie. Une équipe d'experts européens sera en Pologne dès lundi pour évaluer la situation.