Des secouristes tentaient vendredi soir, à la lueur de lampes frontales, de retrouver des survivants dans les décombres d'immeubles effondrés dans l'Ouest de la Turquie après un puissant séisme qui a fait au moins 26 morts et plus de 800 blessés dans ce pays et en Grèce voisine. A Bayrakli, dans la province d'Izmir, des équipes de sauveteurs s'efforçaient de se frayer un passage à travers des poutres tordues et des blocs de béton, vestiges d'un immeuble d'habitation de sept étages, réclamant parfois le silence pour tenter de localiser d'éventuels survivants.
Une demi-douzaine d'immeubles effondrés
La puissance du séisme, qui s'est produit à une dizaine de kilomètres de profondeur, a été évaluée à une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter par l'Institut de géophysique américain (USGS) et 6,8 par le centre de sismologie turc Kandilli. C'est la côte turque, densément peuplée, qui a été la plus durement touchée. Les secouristes étaient engagés dans une course contre la montre pour extraire des survivants des décombres.
"A ce stade, nous avons reçu des informations selon lesquelles six immeubles se sont effondrés à Bornova et Bayrakli", dans la province d'Izmir, a indiqué le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu sur Twitter. "Certains de nos concitoyens sont coincés dans les décombres", a ajouté le ministre de l'Environnement Murat Kurum, faisant état pour sa part de cinq immeubles effondrés.
Sur le réseau social, des internautes ont publié d'impressionnantes vidéos sur lesquelles on peut apercevoir des immeubles s'écrouler.
Turquie: La ville d'Izmir est frappée par un séisme de 6.6 sur l'échelle de Richter. Plusieurs bâtiments détruits. pic.twitter.com/PJqojXGwal
— Restitutor Orientis (@RestitutorOrien) October 30, 2020
Les télévisions turques montraient les images de nuages de poussière s'élevant dans le ciel pendant que des habitants se précipitaient dans les rues en panique. Le gouverneur d'Istanbul Ali Yerlikaya a indiqué qu'aucun dégât n'avait été constaté dans l'immédiat dans la capitale économique du pays.
La mer s'est retirée avant un mini-tsunami
La secousse a été si puissante qu'elle a été ressentie jusqu'à Istanbul et Athènes et a provoqué un mini-tsunami qui a inondé les rues de Seferihisar, ville turque située près de l'épicentre, et provoqué un "mini-tsunami" sur l'île grecque de Samos, en mer Egée. Deux adolescents ont été tués sur l'île par l'écroulement d'un mur, a indiqué la télévision publique Ert. Il s'agirait de "deux jeunes élèves" âgés de 15 et 17 ans. Des dégâts matériels dans des bâtiments ont été enregistrés. Sur une vidéo postée sur Twitter, on voit, juste avant le tsunami, la mer entraîner les yachts et les bateaux loin du port d'Izmir.
La mer s'est retirée avant le tsunami entraînant les yatchs/bateaux vers la mer Égée. pic.twitter.com/5FTekVpbk6
— Restitutor Orientis (@RestitutorOrien) October 30, 2020
"Toutes nos institutions ont commencé à se rendre sur les lieux pour entamer les efforts nécessaires", a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan sur Twitter. Mettant de côté leurs vives tensions diplomatiques actuelles, la Grèce et la Turquie se sont engagées vendredi à s'aider mutuellement en cas de besoin, lors d'un entretien entre leurs ministres des Affaires étrangères, selon Ankara.
La France propose son assistance
La France a par ailleurs proposé vendredi son assistance à Athènes et Ankara, dans un contexte tendu depuis des semaines en Méditerranée orientale. "Pleine solidarité de la France avec la Grèce et la Turquie après le tremblement de terre", a tweeté Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. "Nous sommes prêts à apporter l'aide nécessaire. Je me suis entretenu avec le gouvernement grec pour formuler ce soutien", a-t-il ajouté. Une déclaration qui intervient en pleine crise entre Paris et Ankara sur de nombreux sujets diplomatiques et géopolitiques.