Jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté les détails de son "plan de victoire" contre la Russie au Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une visite à Londres. Cette rencontre marque le début d'une tournée européenne cruciale qui le mènera ensuite à Paris, Rome et Berlin. L’objectif de cette tournée est de renforcer le soutien militaire et financier de ses alliés européens alors que le conflit avec la Russie se poursuit et que l'avenir du soutien américain devient incertain.
Présentation du plan de victoire
Selon un communiqué de la présidence ukrainienne, Volodymyr Zelensky a exposé les grandes lignes de son plan au Premier ministre britannique. Ce plan vise à "créer les conditions propices pour une fin juste de la guerre", en insistant sur l'importance pour l'Ukraine de négocier depuis une position de force. Le président ukrainien a réaffirmé que des négociations ne seraient possibles qu’à cette condition. Le plan devrait être dévoilé en détail lors d’un second sommet pour la paix prévu en novembre, bien que la date ne soit pas encore confirmée.
La question des missiles à longue portée
L’un des points centraux abordés par Volodymyr Zelensky est la demande d’autorisation d’utiliser des missiles à longue portée, comme les Storm Shadow britanniques, pour frapper des cibles en territoire russe. Depuis plusieurs mois, le président ukrainien insiste sur l’importance de pouvoir frapper en profondeur en Russie afin de perturber la logistique des forces russes. Cependant, cette requête suscite des débats. Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a averti de ne pas se concentrer sur un seul système d'armement, soulignant que "ce n'est pas un seul système d'armes qui fera la différence".
Un porte-parole de Downing Street a également rappelé qu’aucune guerre n’a jamais été gagnée grâce à une seule arme, une réflexion qui pourrait influencer la stratégie militaire ukrainienne.
Pendant ce temps, les forces russes continuent d'avancer dans la région de Donetsk, notamment vers Pokrovsk, un point logistique clé pour les troupes ukrainiennes. Sur le terrain, des soldats ukrainiens expriment leurs doutes quant à l’efficacité de certaines opérations militaires. Dans la région de Koursk, certains s’interrogent sur la viabilité à long terme des offensives menées par l'Ukraine, craignant que ces opérations n'épuisent les ressources principales de l’armée.
Le soutien britannique et la suite de la tournée
Keir Starmer a réaffirmé le soutien inconditionnel du Royaume-Uni à l'Ukraine face à l'agression russe. Le Royaume-Uni a été l'un des alliés les plus actifs de Kiev depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Cette visite à Londres marque la deuxième rencontre entre Zelensky et Starmer depuis l'arrivée du travailliste au pouvoir en juillet dernier.
Au-delà de la situation militaire sur le terrain, la tournée européenne de Volodymyr Zelensky a lieu dans un contexte d'incertitude quant à l'avenir du soutien occidental, notamment américain. La proximité de l'élection présidentielle aux États-Unis inquiète Kiev, car l’issue de ce scrutin pourrait modifier l’engagement américain en Ukraine, surtout en cas de retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Un rapport de l'institut de recherche allemand Kiel Institute a alerté sur une potentielle réduction de l'aide militaire et financière à l'Ukraine en 2025. Le rapport indique que si le soutien actuel des donateurs occidentaux se maintenait, l’aide s’élèverait à 59 milliards d’euros en 2025. Mais sans nouvelle aide américaine, cette somme pourrait être réduite de moitié. Cette perspective préoccupe fortement Kiev, qui dépend de cette aide pour poursuivre sa résistance contre la Russie.
Jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé à Paris pour une rencontre avec son homologue français Emmanuel Macron, dans le cadre de sa mini-tournée européenne. Cette initiative vise à renforcer le soutien de ses principaux alliés européens dans la guerre contre l’invasion russe.