Volodymyr Zelensky reçu à l'Élysée par Emmanuel Macron après l'annonce d'une nouvelle aide américaine

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Alexandre Chauveau avec AFP // Crédit photo : Ludovic MARIN / POOL / AFP , modifié à
Emmanuel Macron reçoit ce vendredi soir son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour un entretien, suivi d'une conférence de presse et d'un dîner en tête-à-tête avec leurs épouses. Durant ce moment d'échanges, les deux présidents doivent évoquer l'aide occidentale pour lutter contre l'invasion russe en Ukraine. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé vendredi à l'Élysée pour un entretien avec son homologue Emmanuel Macron, après avoir exhorté dans la matinée ses alliés occidentaux à en "faire plus" pour aider Kiev face à l'agression russe. 

Le chef de l'État ukrainien et son épouse Olena ont été accueillis par Emmanuel et Brigitte Macron peu après 18H00 sur le perron de l'Élysée, a constaté un journaliste de l'AFP. Les deux dirigeants doivent avoir un entretien, suivi d'une conférence de presse et d'un dîner en tête-à-tête. Lors d'une rencontre à la mi-journée avec son homologue américain Joe Biden, Volodymyr Zelensky s'est déjà vu promettre une nouvelle aide américaine.

S'adressant au préalable aux députés français au lendemain des cérémonies des 80 ans du Débarquement en Normandie, le président ukrainien a brossé un tableau noir de la situation sur le Vieux Continent. "Nous vivons à une époque où l'Europe n'est plus un continent de paix", a déclaré le président ukrainien, dont le pays est visé depuis février 2022 par une offensive russe meurtrière. "De nouveau, en Europe, les villes sont entièrement détruites et des villages sont incendiés. De nouveau, en Europe, apparaissent des camps de filtration, des déportations et la haine", a-t-il énuméré, qualifiant le président russe Vladimir Poutine "d'ennemi commun" de son pays et de l'Europe.

L'espoir d'une "fin juste" de la guerre

Volodymyr Zelensky a jugé que le sommet international sur la paix prévu les 15 et 16 juin en Suisse pourrait rapprocher l'Ukraine "de la fin juste de cette guerre". Cette conférence réunira plus d'une centaine de pays et d'organisations, mais pas la Russie. Le chef de l'État ukrainien a aussi affirmé que la victoire était possible, malgré les avancées russes sur le front. "Pouvons-nous gagner cette bataille ? Certainement, oui", a-t-il assuré.

Kiev ne cesse de demander à l'Europe d'augmenter son soutien militaire, alors que la Russie grignote du terrain ces derniers mois dans l'est et le nord de l'Ukraine et que les alliés s'inquiètent des conséquences sur le conflit d'une possible victoire de Donald Trump à la prochaine élection présidentielle américaine. Volodymyr Zelensky et Joe Biden, après avoir assisté la veille aux commémorations, ont profité de ce passage en France pour avoir un entretien bilatéral à Paris vendredi.

 

Le président américain, qui vient d'autoriser l'Ukraine à frapper de l'autre côté de la frontière russe, a annoncé une nouvelle aide de 225 millions de dollars à son homologue ukrainien. "Les États-Unis seront toujours avec vous", a-t-il promis. "Vous n'avez pas plié. Vous n'avez pas cédé du tout", a dit Joe Biden, en présentant ses "excuses" pour les mois de tractations ayant précédé la pénible adoption par le Congrès américain d'une enveloppe de soutien à l'Ukraine.

Lors d'un entretien télévisé jeudi soir, Emmanuel Macron avait, lui, annoncé la cession à Kiev d'avions de chasse Mirage 2000-5 et la formation de pilotes ukrainiens sur le sol français. "L'objectif est que d'ici à la fin de l'année, ils puissent avoir pilotes et avions", a-t-il déclaré, sans préciser le nombre d'appareils. Le président français a également évoqué de nouveau un possible envoi d'instructeurs européens sur le sol ukrainien, à la demande de Kiev, sans toutefois apporter de réponse ferme.

La France est "prête à participer directement au conflit", selon Moscou

À la question de savoir si l'envoi d'instructeurs occidentaux en Ukraine constituait une escalade face à Moscou, "la réponse est non", a tranché Emmanuel Macron. Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ces déclarations montrent au contraire que la France est "prête à participer directement au conflit". Lors des cérémonies du 6 juin, Joe Biden avait déjà dressé un parallèle entre la lutte des Ukrainiens contre les troupes russes et la bataille pour libérer l'Europe de l'Allemagne nazie.

Vendredi après-midi, le président américain s'est exprimé depuis la Pointe du Hoc en Normandie, un promontoire rocheux dont les Rangers américains s'étaient emparés le 6 juin 1944. "Je refuse de croire que la grandeur de l'Amérique appartient au passé", a lancé Joe Biden, en convoquant la mémoire des soldats américains ayant pris part à l'une des plus rudes batailles du Débarquement. "Qui peut douter qu'ils voudraient que l'Amérique se dresse contre l'agression de Poutine en Europe? (...) Qui peut croire que ces Rangers voudraient que l'Amérique s'isole aujourd'hui?", a-t-il interpellé.