Washington a laissé entendre mercredi que le Canada et le Mexique pourraient finalement être exemptés des taxes de 25% sur l'acier et l'aluminium, sans écarter le risque d'une confrontation commerciale avec l'Union européenne.
Une évaluation selon des critères de "sécurité nationale". "Il y a des dérogations possibles pour le Mexique, le Canada (...) et potentiellement d'autres pays", a déclaré Sarah Sanders, porte-parole de Donald Trump, évoquant une évaluation "pays par pays" sur des critères de "sécurité nationale". "Nous pensons que le président signera quelque chose d'ici la fin de la semaine", a-t-elle également confirmé. Selon le New York Times, Donald Trump pourrait promulguer ces taxes dès jeudi.
Dans la soirée, le Washington Post a pour sa part affirmé, en citant des hauts responsables de l'admiration américaine, que le Canada et le Mexique seraient exemptés de ces taxes durant 30 jours. La dérogation pourra par ailleurs être prolongée si des progrès étaient réalisés dans le processus de renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) entre les trois pays, a ajouté le quotidien.
Des signes d'apaisement du gouvernement. L'évocation de ces exemptions intervient alors que le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a également donné des signes d'apaisement en assurant que la décision d'appliquer ces taxes avait été "mûrement réfléchie" et que les États-Unis ne cherchaient pas une guerre commerciale.De plus, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a indiqué que des "dérogations" étaient à l'étude et que l'administration "négociait des deals" au cas par cas.
Des républicains inquiets. Une centaine d'élus républicains de la Chambre des représentants ont également fait parvenir mercredi une lettre au président lui demandant de ne pas imposer des taxes uniformes, dans laquelle ils font état de leur "profonde préoccupation" quant aux conséquences de telles taxes sur les entreprises américaines et recommandent des mesures plus "ciblées".
Une situation commerciale "très, très injuste", selon Trump. Recevant mardi à la Maison-Blanche le Premier ministre suédois Stefan Löfven, le président américain s'en était vivement pris aux Européens qui "rendent pratiquement impossible pour nous de faire des affaires avec eux et pourtant envoient, eux, leurs voitures et tout le reste aux États-Unis". "L'Union européenne ne nous a pas bien traités. Et c'est une situation commerciale très, très injuste", avait-il tempêté.
La préparation d'une guerre commerciale ? Si l'administration Trump semblait mercredi vouloir ménager ses partenaires canadien et mexicain, la situation restait encore floue s'agissant des pays de l'Union européenne. La commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström espère toujours éviter "toute escalade" et voir l'Union européenne exemptée. Pour autant, celle-ci a publiquement fait savoir qu'elle préparait des représailles ciblant des produits américains emblématiques. Elle a affirmé qu'"il n'y a pas de gagnants dans une guerre commerciale" qui "nuirait aux relations transatlantiques".
Bientôt des taxes sur le beurre de cacahuète. La commissaire suédoise a détaillé les mesures en préparation par Bruxelles, à commencer par une liste de produits américains qui pourraient être taxés afin de compenser en valeur le dommage causé à l'industrie européenne. Cette liste, encore en discussion, comprend "des produits en acier, industriels et agricoles", et notamment "certains types de bourbon" ainsi que "le beurre de cacahuète, les airelles et le jus d'orange", a précisé Cecilia Malmström.
La commissaire suédoise a détaillé les mesures en préparation par Bruxelles, à commencer par une liste de produits américains qui pourraient être taxés afin de compenser en valeur le dommage causé à l'industrie européenne. Cette liste, encore en discussion, comprend "des produits en acier, industriels et agricoles", et notamment "certains types de bourbon" ainsi que "le beurre de cacahuète, les airelles et le jus d'orange", a précisé Cecilia Malmström.