L'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh a été tué, ont rapporté lundi les médias des miliciens chiites houthis et des sources au sein du parti de Saleh, le Congrès général du peuple (CGP).
Décès confirmé par son parti. Les rebelles houthis ont d'abord rapporté lundi la mort de l'ex-président, avec lequel ils étaient entrés en conflit la semaine dernière, via leurs médias officiels. "Le ministère de l'Intérieur (contrôlé par les rebelles, ndlr) annonce la fin de la milice de la trahison et la mort de son chef (Ali Abdallah Saleh) et d'un certain nombre de ses éléments criminels", a dit la chaîne de télévision des Houthis, Al-Massira, en citant un communiqué. La mort de l'ancien président âgé de 75 ans a été confirmée par la suite par une dirigeante du CGP, attribuant son meurtre aux Houthis.
Tué lors de combats dans la capitale. Selon la chaîne d'information Al Arabia, Saleh a été tué à Sanaa lors des combats entre ses troupes et les miliciens houthis. Les Houthis affrontent depuis mercredi dans la capitale yéménite les partisans de Saleh, leurs anciens alliés. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les affrontements à Sanaa ont fait au moins 125 morts et 238 blessés depuis mercredi. Des photos et des vidéos, apparemment filmées par des rebelles, ont circulé sur les réseaux sociaux, juste avant l'annonce des Houthis, montrant ce qui semble être l'ancien président, apparemment sans vie, avec une profond entaille à l'arrière de la tête.
Rupture entre Saleh et les Houthis. Ali Abdallah Saleh a présidé le Yémen pendant 33 ans avant de céder le pouvoir en 2012 sous la pression de la rue. Il s'est allié en 2014 avec les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran, pour prendre le contrôle de Sanaa avant d'annoncer ces derniers jours la rupture de cette alliance. Des responsables houthis l'avaient ensuite menacé de mort. La crise entre Saleh et les Houthis pour le contrôle des finances et le partage du pouvoir, aggravée par des soupçons de contacts secrets entre l'ex-président et Ryad, a dégénéré dans la capitale yéménite qu'ils contrôlaient ensemble depuis plus de trois ans.