Le Parlement du Zimbabwe a ouvert mardi après-midi sa séance consacrée à l'examen d'une demande de destitution du président Robert Mugabe, qui règne d'une poigne de fer sur le pays depuis trente-sept ans.
"Je considère que cette motion est recevable", a déclaré le président de l'Assemblée nationale, Jacob Mudenda, devant les élus des deux chambres parlementaires. "Cette motion est sans précédent dans l'histoire du Zimbabwe depuis son indépendance" en 1980, a-t-il souligné.
Le parti estime que Mugabe n'a plus les "capacités physiques pour assurer son rôle". Le parti au pouvoir au Zimbabwe, la Zanu-PF, a décidé d'enclencher une procédure de destitution contre le chef de l'État, qui refuse avec obstination les appels à sa démission depuis le coup de force de l'armée dans la nuit du 14 au 15 décembre. Lors d'une réunion d'urgence dimanche, la direction de la Zanu-PF a démis Robert Mugabe, 93 ans, de ses fonctions de président et exclu de ses rangs son épouse Grace Mugabe. Dans sa résolution, la Zanu-PF accuse Robert Mugabe "d'avoir autorisé sa femme à usurper des pouvoirs" et de "ne plus être en capacité physique d'assurer son rôle".
Selon l'article 97 de la Constitution zimbabwéenne, l'Assemblée nationale et le Sénat peuvent engager à la majorité simple une procédure de révocation du président. Une commission d'enquête est alors formée pour rédiger une résolution de destitution, qui doit être approuvée à la majorité des deux-tiers.