La France entière a rendu hommage jeudi aux victimes de l’attaque contre Charlie Hebdo. Les écoliers de l’hexagone ont eux-aussi participé au recueillement et à la minute de silence, en dessinant notamment pour la liberté d’expression.
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Des dessins tweetés partout en France. L’Education nationale a recensé sur son site les dessins des écoliers tweetés de toute la France par les enseignants.
Cette classe de CM1 a ainsi affiché sur le tableau noir les dessins des enfants :
#NousSommesCharlie Nous avons fait des dessins pour rendre hommage aux victimes de @Charlie_Hebdo_. La classe pic.twitter.com/1J8NcR9uci— CM1 Martin Martine (@CM1_Mart1) 8 Janvier 2015
Cette autre classe de CE1/CE2 a elle brandi des crayons de couleurs avec cette légende : “on est libre de dessiner ce qu’on veut” :
On est libre de dessiner ce qu'on veut. #JeSuisCharliepic.twitter.com/JfB597x8dL— CE1 CE2 de Gaujacq (@CE1_CE2_gaujacq) 8 Janvier 2015
Le récit de la journée par un enseignant. Contacté par Europe 1, Alex Acou, enseignant d’une classe de CM2 à Paris, raconte cette journée si particulière : ”nous nous sommes posés beaucoup de questions avec nos collègues sur la manière d’aborder cela avec les enfants”.
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Ce sont les élèves eux-mêmes qui l’ont finalement convaincu d’en parler : ‘ils sont venus me voir spontanément pour me dire que la sortie scolaire prévue demain était annulée à cause de l’attentat. Je me suis rendu compte que 25 élèves sur 29 étaient en courant en détail de ce qui s’était passé.”. L’enseignant décide alors d’en parler mais en prenant du recul, “de la distanciation”.
“Un peu de peur”. “90% de ce qu’ils m’ont dit était de vraies infos ”, raconte Alex Acou. “Ils m’ont posé beaucoup de questions, notamment sur les armes utilisées et pourquoi ils avaient le droit d’utiliser de telles armes. “Je les ai sentis interrogatifs, avec un peu de peur, notamment parce que certains se demandaient où ils étaient maintenant”.
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“Si on a plus de journaux, on ne peut plus être informé”. La discussion a duré assez longtemps selon l’enseignant qui explique n’avoir pas voulu se concentrer sur l’horreur de l’attentat mais plutôt sur les questions qu’il soulève : “pourquoi c’est si grave d’attaquer un journal ? Je voulais me concentrer sur la liberté d’informer et d’expression” “Un élève a ainsi fait remarquer”, poursuit-il, que “si l’on n’a plus de journaux, on ne peut plus être informé”.
Garder une trace de la discussion. Après une heure d’échange, Alex Acou demande à sa classe : “comment est-ce que l’on pourrait garder une trace de ce que l’on vient de dire ? Comment ces dessinateurs le feraient ?” Les élèves ont tout de suite répondu par... le dessin.
Mon dessin sur le droit d'informer. #Paul #charliehebdo Une photo publiée par Classe_Acou13 (@classe_acou) le
Mon dessin sur le droit d'informer .#Shaï #charliehebdo Une photo publiée par Classe_Acou13 (@classe_acou) le
>> Un numéro vert a été mis en place par la police judiciaire de Paris pour recueillir les témoignages des personnes susceptibles d'avoir croisé la route des suspects. Voici le numéro de l'appel à témoins : 08 05 02 17 17