Il était le "monsieur économie" de Charlie Hebdo, ainsi qu'actionnaire minoritaire de l'hebdomadaire satirique. Bernard Maris, alias "Oncle Bernard", a été tué dans la fusillade de mercredi qui a fait 12 morts, dont les dessinateurs Carb, Cabu, Wolinski et Tignous.
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"L'autre économie". Bernard Maris, également chroniqueur sur France inter était LE défenseur en chef d'une "autre économie", comme il le disait lui-même. Une économie de la répartition des richesses, du Keynésianisme, de la relance par la hausse des revenus et de la consommation. I-Télé, France 5… Il n'hésitait pas à écumer les plateaux télés et radios, pour débattre avec tous les libéraux qui se dressaient en face de lui.
Tristesse :le 19/09/2014 pour les 70 ans de @lemondefr Bernard Maris & @dseux avant leur débat éco qui ne sera plus pic.twitter.com/yLhgmRB4Lz— Mathieu Gallet (@mathieu_gallet) 7 Janvier 2015
Docteur en économie et ancien professeur à l'Institut d'études européennes de Paris, mais aussi ancien membre d'Attac et candidat Verts aux législatives à Paris en 2002, Bernard Maris contribuait avec brio au pluralisme des opinions économiques dans les médias. On ne l'y verra plus.
"C'est emmerdant l'éco !" Et avec sa mort, c'est la pédagogie sur l'économie qui, aussi, prend un coup. Car "l'Oncle Sam" était un vulgarisateur de talent. "L’économie, c’est pas compliqué. Il faut que les gens qui travaillent bouffent et consomment ce qu’ils produisent", ironisait l'auteur de l'Antimanuel d'économie, en 2008 dans Télérama. Et d'enchaîner : "c’est tellement emmerdant l’éco ! Et en même temps, ça nous concerne tous. Alors, mon vrai plaisir – en dehors de la petite satisfaction personnelle et égocentrique de voir ma trombine dans les médias – est de me faire apostropher par un auditeur ou un téléspectateur me disant : 'Avec vous, on comprend !'".