Hasard de l'actualité après l'affaire Garrido-Corbière, le jugement est tombé mardi. Le Point et son journaliste Aziz Zemouri étaient attaqués pour diffamation par Sand Van Roy, une actrice qui accuse Luc Besson de viol et d’agressions sexuelles. Dans un article sur le site internet du Point, Aziz Zemouri avait raconté que l'actrice avait déjà déposé une autre plainte pour viol en Belgique, contre un inconnu. Ce qui est faux, comme les enquêteurs ont pu le vérifier. Le journaliste aurait eu accès à cette information via la déposition de Luc Besson auprès des enquêteurs.
Le Point avait écrit que Luc Besson "s'est souvenu" devant les enquêteurs "qu'elle lui en avait parlé". Le magazine ajoutait "Il a mis en doute ces faits de viol étant donné qu'en ce qui le concerne, ils sont faux, a-t-il affirmé".
Le journal "semble prendre fait et cause pour Luc Besson"
La justice a donc pointé du doigt ces "insinuations" du journaliste dans son article qui, selon elle, "semble prendre fait et cause pour Luc Besson" dans une forme de "promotion de [sa] défense". Sur le passage spécifiquement visé, il "insinue" que Sand Van Roy "dépose des plaintes pour viol dépourvues de tout fondement", ce qui est diffamatoire.
"Cette décision va bien au-delà des tristes Zemouri et journal Le Point. C'est tout l'écosystème de la vérité jusqu'à ce jour refusée à Sand Van Roy qui est mis en cause", a réagi auprès de l'AFP Me Antoine Gitton, l'un des avocats de Sand Van Roy. Étienne Gernelle, directeur de publication du journal, et Aziz Zemouri sont condamnés à payer respectivement 3.000 euros et 2.000 euros d'amende, ainsi qu'à verser solidairement 3.000 euros de dommages et intérêts à Sand Van Roy, ainsi que 2.000 euros de frais de justice. Le passage incriminé doit être supprimé du site.
En juin 2021, Le Point et Aziz Zemouri avaient déjà été condamnés pour diffamation après un article qualifiant l'actrice d'ancienne "call-girl". La condamnation a été confirmée en appel en avril 2022.