C'est la toute première fois qu'il s'exprime dans les médias sur cette affaire. Nonce Paolini a été directeur des ressources humaines puis président-directeur général de TF1, où Patrick Poivre d'Arvor aurait commis plusieurs agressions sexuelles et viols. Vingt femmes qui ont porté plainte ou ont témoigné devant la justice contre le journaliste ont pris la parole mardi lors d'une émission évènement de Mediapart. Nonce Paolini a, quant à lui, répondu sur l'hypothèse d'un système au sein de TF1 qui aurait connu et couvert les agissements supposés de PPDA. L'émission de Mediapart est encore disponible en accès libre.
"Si j'ai répondu à votre demande, ce que j'ai refusé à beaucoup d'autres, c'est parce que ces femmes viennent témoigner chez vous", a expliqué Nonce Paolini à la journaliste Marine Turchi. "Je veux leur dire que leur souffrance ne peut laisser indifférent personne. Et en particulier pas moi, ni comme homme, ni comme ancien dirigeant."
"Il n'y a pas de système", estime Nonce Paolini
La parole de Nonce Paolini était très attendue, car certains témoignages laissent entendre que plusieurs cadres auraient fermé les yeux sur les agissements du présentateur star de la chaîne à l'époque. Directeur des ressources humaines de TF1, Nonce Paolini en est devenu le président-directeur général au moment où PPDA a quitté la chaîne. "Si, dans une entreprise comme TF1, on l'avait su, évidemment que des sanctions auraient été prises. On ne pouvait pas mettre en cause la réputation d'une entreprise comme celle-là, cotée en bourse", affirme l'ancien cadre de TF1.
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"Il faut rappeler une chose : tous les témoignages disent que c'était dans son bureau, après la conférence de rédaction et après 21h. Après 21h, à TF1, il n'y a plus personne. Donc qui pouvait savoir ce qui se passait véritablement dans ce bureau ? Ce n'est pas un système qu'il faut dénoncer. Il n'y a pas de système", estime celui qui a été PDG de TF1 jusqu'en 2016. "Il y a simplement quelqu'un qui s'est comporté avec des femmes de façon odieuse, dans différents contextes, sans que personne ne puisse le savoir, puisque ces femmes ne le disaient pas."
Patrick Poivre d'Arvor a, lui, décliné l'invitation de Mediapart. Il a rappelé via son avocat qu'il "conteste" "toute violence, sexuelle ou non, à l'égard des femmes qui l'ont accusé". Il reste présumé innocent.