Un documentaire historique et bouleversant proposé sur France 2 mercredi soir à 22h45. La Rafle des notables, adapté du livre de la journaliste Anne Sinclair, raconte l'histoire de son grand-père paternel, Léonce Schwartz. Officiellement, cet homme aurait été arrêté par la police française, incarcéré au camp de Drancy dont il se serait évadé avec l’aide de son épouse. Dans la réalité, Léonce Schwartz a été l’un des nombreux déportés de la rafle de décembre 1941, encore méconnue.
Un documentaire sous la voix-off d'Anne Sinclair
Léonce est alors arraché à sa famille et se retrouve dans un camp français à Compiègne aux côtés d’ingénieurs, de juges, d'universitaires, ou d'avocats, qui ne comprennent pas ce qu’ils font là. Anne Sinclair est aux commentaires de ce documentaire qui raconte cette histoire tragique. "Pour comprendre cette rafle qui fournira l'essentiel du premier convoi de juifs français déportés, je me suis immergée dans les traces et récits de ceux qui avaient écrit, de ceux qui avaient témoigné, tous ceux qui parfois, étaient revenus", explique la journaliste dans le film.
Anne Sinclair poursuit : "Léonce était l'un d'entre eux, l'un de ses 743 hommes arrêtés à l'aube de ce matin d'hiver dans un Paris figé par le froid et par 18 mois d'occupation." Gabriel Le Bomin, qui a notamment réalisé De Gaulle avec Lambert Wilson et Isabelle Carré, est aux commandes de la réalisation de ce film. Sur Europe 1, le réalisateur explique pourquoi il a souhaité adapter ce livre très personnel d'Anne Sinclair en documentaire. "Je pense que c'était d'abord une façon de lui donner toute sa force, et aussi de respecter d'une certaine façon le premier travail qui avait été fait par Anne Sinclair", précise-t-il.
"Un vrai défi parce qu'il n'y pas d'images"
Le réalisateur évoque l'essence de ce film : "Anne Sinclair cherche à comprendre ce qui est arrivé à son grand-père. Elle a des bribes transmises par l'oralité familiale, mais finalement, elle n'a jamais eu cette approche scientifique historique. Il fallait être plus proche de cette démarche."
Gabriel Le Bomin indique que l'adaptation de ce livre a été "un vrai défi parce qu'il n'y a pas d'images en fait". Ce défi, Gabriel Le Bomin l'a relevé à l’aide d’animations, de paroles d’historiens, des rares documents existants et d’une narration à la fois subjective et objective de ce moment tragique de l’histoire.