Canal+ a-t-elle censuré l'un de ses documentaires ? La chaîne cryptée a diffusé dimanche soir Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste. Ce documentaire édifiant explore le quotidien des femmes journalistes de sport, un quotidien fait de violences sexistes à l'intérieur et à l'extérieur des rédactions. Mais le site d’information Les Jours révèle qu'une partie du film aurait été coupée après le montage car il mettait en cause Pierre Ménès, chroniqueur foot de Canal+. Des séquences enlevées à la demande de la direction des sports de la chaîne.
Pierre Ménès confronté à ses actes
Les Jours précise le contenu de ses séquences non-diffusées à l'antenne. La réalisatrice du documentaire, Marie Portolano y confrontait Pierre Ménès à deux atteintes sexuelles qu'il aurait commises : un baiser forcé à Isabelle Moreau et diffusé en direct à l’époque. Quelques années après, la journaliste pleurait en revoyant les images dans la version initiale du documentaire, mais la séquence ne sera donc jamais diffusée.
La seconde concerne directement la réalisatrice du documentaire. À la fin d'une des émissions du Canal Football Club, Pierre Ménès aurait soulevé la jupe de Marie Portolano et l'aurait attrapé par les fesses. Une agression qui aurait eu lieu hors antenne, mais devant ses collègues et le public, encore présent sur le plateau.
Les femmes journalistes de sport s'organisent
En guise de réponse Pierre Ménès affirmait dans les séquences non-diffusées du documentaire "ne pas comprendre pourquoi elle s'était sentie humiliée". Il arguait également que "ne plus pouvoir rigoler avec une femme, c'est ça le sexisme". Une défense pour le moins hasardeuse, elle aussi absente du montage finale.
Face au sexisme dénoncé tout au long du documentaire Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, les femmes journalistes de sport veulent plus de visibilité dans les médias. 150 d'entre elles viennent de créer le collectif "Femmes journalistes de sport" et de signer une tribune dans le journal Le Monde. Elles dénoncent notamment le peu de temps de parole accordé aux femmes dans le domaine du sport. 13% seulement, d'après le CSA en 2020.