En France, 74% de la population considère que notre système de soin se détériore. C’est le résultat d’un sondage Ifop publié mardi par le journal Le Parisien. 51% affirment également avoir dû se passer d’une consultation chez un médecin généraliste faute de pouvoir obtenir un rendez-vous. Un chiffre qui a doublé depuis 2007. Un constat et un sentiment qui vont probablement se retrouver renforcés par une nouvelle enquête du magazine Cash investigation diffusée jeudi soir sur France 2 et consacrée à notre système de santé.
Invités de Culture Médias mercredi, la journaliste Elise Lucet, qui présente cette enquête "Liberté, santé, inégalités…" et son réalisateur Gabriel Garcia, sont revenus sur ce nouveau numéro qui traite notamment des déserts médicaux en France, mais révèle également que des cliniques et hôpitaux opèrent des cancers sans les autorisations nécessaires pour le faire. Un combat qu'avait saisi Olivier Véran lorsqu'il était député en 2018, en faisant voter un amendement pour sanctionner ces établissements et demander le remboursement de ces opérations. Un amendement qui n'est pourtant toujours pas appliqué à l'heure actuelle.
Aucune suite d'Olivier Véran
Dans ce numéro de Cash Investigation, Elise Lucet est donc allée à la rencontre du ministre de la Santé, lors d'un de ses déplacements aux Restos du Cœur. "Je suis en déplacement, j'ai proposé de venir répondre en direct", lance-t-il à la journaliste, qui lui explique attendre depuis six mois une entrevue avec lui. Après cet échange, Olivier Véran ne donnera jamais suite. Une situation que regrette Elise Lucet. "Je trouve que demander à un journaliste et à un patron d'émission de faire du direct alors qu'il n'y a pas de direct, que ce n'est pas jouable et que ça entrainerait des dépenses énormes de le faire, ce n'est pas possible", a-t-elle jugé.
La journaliste explique sur Europe 1 avoir déjà fait des demandes à tous les ministres de tous les gouvernements, "sous Nicolas Sarkozy, sous François Hollande et sous Emmanuel Macron", et tous ont toujours obtenu des retours. "Aucun d'entre eux ne s'est plaint du montage de ses propos. J'ai des souvenirs d'une interview dernièrement avec Bruno Le Maire et ça s'est très bien passé, il était satisfait. Et puis nous ne sommes pas là pour faire de la communication ministérielle. Nous faisons du journalisme et oui le journaliste a un droit de regard et décisionnaire sur le montage. C'est tout à fait logique", a-t-elle poursuivi.
"Nous voulons informer les spectateurs qui sont en face de nous", a rappelé Elise Lucet. "Je comprends qu'Olivier Véran soit extrêmement occupé en ce moment avec le Covid, et ça depuis deux ans. Il bosse comme un dingue, ça se voit, il est sur le terrain tout le temps et je n'ai pas de souci là-dessus. Mais nous lui avons demandé 30 minutes d'interview", a-t-elle enfin regretté. "La préoccupation des gens sur ces sujets là est extrêmement forte, parce que c'est parfois une question de vie ou de mort. Et c'est dommageable que le ministre de la Santé lui-même ne réponde pas à ces questions pour toutes les familles concernées par les déserts médicaux et les opérations des cancers."
Le numéro "Liberté, santé, inégalité" de Cash Investigation est diffusé jeudi soir à 21h10 sur France 2. Des extraits sont déjà disponibles sur le site france.tv.