"Tendre à l'objectivité". Ce principe, de plus en plus remis en cause, a longtemps été l'une des pierres angulaires des études de journalisme. Un principe de base que le journaliste, et ancien conseiller en communication de François Hollande, Claude Sérillon attaque en préface de son nouveau livre, Journal 2020. Il explique pourquoi, jeudi au micro d'Anne Roumanoff, à l'occasion de son invitation à présenter son nouveau livre dans l'émission Ça fait du bien. "Il n'est pas rare de se laisser aller à mettre des mots sur des colères ou des émotions, tant il est avéré que l'objectivité n'existe pas. Et heureusement", écrit-il dans sa préface.
"Tout est subjectif"
Une remise en cause de la notion d'objectivité qui s'applique, selon lui, aussi aux journalistes. "Il n'y a pas d'information objective", estime-t-il. Claude Sérillon explique qu'il est impossible pour un être humain de prendre une distance pleine et entière avec le milieu qui le détermine. "Vous avez de la culture, vous avez une religion, vous avez de la famille, vous avez des idées, vous avez des envies, des émotions", rappelle le journaliste. "Donc, évidemment que de temps en temps, elles passent dans votre écriture."
"Tout est subjectif. Prétendre à l'objectivité, c'est un vaste mensonge", ajoute-t-il. Pour Claude Sérillon, cette absence d'objectivité journalistique n'est pas une mauvaise chose, au contraire. "L'objectivité, c'était une recommandation, quasiment un devoir, dans les pays totalitaires, communistes ou autres. Il fallait que l'information soit objective", observe-t-il. La perte de vitesse de cet ancien sacro-saint principe ne serait donc pas une mauvaise chose.