Samuel Le Bihan 7:12
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Sur France 2, lundi soir, Samuel Le Bihan occupe le premier rôle d'un téléfilm sur un père qui tente d'élever son fils atteint d'une forme lourde d'autisme. Une fiction en partie inspirée de sa propre histoire, qu'il racontait dans un livre paru en 2018. Sur Europe 1, lundi, il évoque ce parallèle et la distance prises avec ce récit.
INTERVIEW

Était-ce un rôle taillé pour lui ? Dans T'en fais pas, j'suis là (dont Europe 1 est partenaire), Samuel Le Bihan incarne le père de Gabriel, 12 ans, atteint d'une forme lourde d'autisme, qui doit tout d'un coup assumer la charge de cet enfant sans le vouloir. L'acteur, lui-même papa d'une petite Angia porteuse d'autisme, raconte sur Europe 1 l'ambition de ce téléfilm diffusé sur France 2, lundi, à 21h05.

Des différences avec son histoire personnelle

"J'étais attiré par le fait de jouer un père qui devient un homme en assumant sa charge de père", témoigne Samuel Le Bihan au micro de Philippe Vandel dans Culture Médias. Au-delà de s'occuper d'un enfant qui est plus fragilisé que les autres, il va découvrir un monde. "C'est quelqu'un qui fuit l'amour, qui fuit la tendresse et qui ne valorise que les éléments extérieurs de réussite. On se rend compte qu'il est complètement hermétique à l'amour. Il est handicapé des sentiments et c'est cet enfant qui va l'amener à ouvrir doucement son cœur, malgré lui. Et c'est cette aventure que je voulais raconter."

Cette histoire est inspirée "de loin" de l'histoire personnelle de l'acteur, raconte celui qui a décrit son expérience dans Un bonheur que je ne souhaite à personne (éditions Flammarion, 2018). Dans la fiction, l'enfant du film n'est pas une petite fille, mais un petit garçon. Le papa n'est pas comédien, mais avocat.

"Deux, trois avis" pour le rôle de l'enfant

Le point commun dans les deux situations réside dans le fait que Samuel Le Bihan doit assumer seul la charge de l'enfant : "Je suis sorti du bureau du juge et il a décidé de me confier la garde de ma fille", rembobine l'acteur, faisant référence à sa propre vie, cette fois. "Il a donc fallu assumer. Je tournais, je devais voyager. J'allais à l'encontre de tout ce qui était pour un enfant autiste, c'est-à-dire la stabilité. Son repère, c'est devenu moi. J'ai organisé tout le quotidien autour" d'elle. "Le père le dit dans le film et j'avais évidemment envie de transposer ça : 'Je l'ai élevé à ma façon et son repère, ce sera moi'."

Dans cette fiction, le fils du personnage de Samuel Le Bihan est incarné par le jeune Roman Villedieu, qui est un acteur professionnel : "Il a fait ses recherches, il a travaillé. À un moment donné, j'ai donné deux, trois avis, mais pas plus", raconte l'acteur de la série Alex Hugo, également diffusée sur France 2. "Il fallait que je prenne un peu de distance. Ce n'était pas mon film et je pense qu'ils avaient fait aussi le boulot pour comprendre le milieu de l'autisme. Mais ce gamin est époustouflant."

Après le téléfilm, un débat pour "sensibiliser"

Le téléfilm sera suivi d'un débat animé par Julian Bugier, avec pour thème "Vivre avec un enfant autiste". Avec une ambition précise, selon Samuel Le Bihan, présent en plateau : "Ça ne va pas être un bouleversement, mais surtout une sensibilisation. C'est comprendre et permettre aux téléspectateurs de savoir ce que c'est de vivre avec un enfant autiste et ce que ça représente, afin d'éveiller un peu les consciences." L'acteur promet "de l'oxygène", sans "pathos". "Ce sont des moments difficiles, mais aussi des moments de joie intenses."