Plus de 12,5 millions de téléspectateurs pour France-Australie sur TF1, soit 69% de part d'audience ; 8,16 millions pour Portugal-Espagne, soit 37,7% du public : les audiences de la Coupe du monde 2018 donnent le vertige. Au-delà de l'engouement évident des Français pour la compétition, comment ces audiences sont-elles calculées ? Invité de Village médias lundi, Julien Rosanvallon, directeur des départements télévision et internet de Médiamétrie, est l'homme qui calcule ces audiences. Il dévoile les dessous d'une machine bien rodée que scrute les chaînes chaque matin, à neuf heures.
Un panel de 11.500 personnes. "Tout d'abord, Médiamétrie a recruté un panel représentatif de la population française de 5.000 foyers, soit 11.500 personnes", explique Julien Rosanvallon au micro d'Europe 1. "Chaque foyer est muni d'un boîtier, un audimètre, qui se place derrière la télévision et qui permet aux personnes de déclarer lorsqu'elles sont présentes devant la télé. De son côté, l'audimètre est capable de reconnaître toutes les chaînes disponibles. (...) Quant au calcul en lui-même, il se base sur un élément fondamental : le temps d'écoute. Pour Médiamétrie, un téléspectateur est une personne qui regarde l'intégralité d'un programme", déroule-t-il.
Vers une mesure de l'audience dans les lieux publics. Si le système fonctionne bien en temps normal, il trouve ses limites avec la Coupe du monde : retransmissions dans des fans zones, des bars ou des restaurants, il peut y avoir plusieurs milliers de personnes devant un seul écran, sans possibilité de les compter avec précision. C'est pour cela que Médiamétrie a lancé "un grand projet de mesure de l'audience radio et télé en dehors du domicile en utilisant un petit boîtier qui se glisse dans la poche et qui, en captant les sons à la manière de l'application Shazam [qui reconnaît une chanson à l'écoute en quelques secondes, ndlr], est capable de déterminer la chaîne de télé ou la station de radio qui est diffusée", dévoile Julien Rosanvallon. Seul bémol à cette technologie : la décision de sa mise en place "doit être prise en février 2019", souffle l'expert.