Animateur de radio et de télévision, écrivain, comédien mais surtout critique gastronomique et cuisinier : Jean-Pierre Coffe était tout cela à la fois. Cette figure de la télévision, reconnaissable à ses grosses lunettes rondes et colorées et ses coups de gueule contre la malbouffe, est mort à l'âge de 78 ans, selon son employeur, la radio RTL, citée par l'AFP. "Le compagnon de Jean-Pierre Coffe m'autorise à vous confirmer sa disparition", a également tweeté Laurent Ruquier.
Le compagnon de jean pierre COFFE m'autorise à vous confirmer sa disparition.J'aimerais tant qu'il m'engueule encore.
— Laurent Ruquier (@ruquierofficiel) 29 mars 2016
"Ça, c'est de la merde". Cet adepte du franc-parler, bien connu pour son fameux "ça c’est de la merde" s’était livré l’année dernière dans son autobiographie "Une Vie de Coffe" (éditions Stock). Il y racontait son enfance, son père absent, la restauration, les médias mais aussi sa bisexualité. A l’Express, il avait avoué : "Je suis en phase terminale, je n’ai plus rien à cacher".
Une enfance difficile, une vie marquée par des drames. Ce pourfendeur de la malbouffe a connu une enfance difficile : son père meurt à la guerre tandis que rejeté par sa mère, il est placé à 7 ans en famille d’accueil chez des paysans en Suisse. "J’ai découvert une vie simple, l’agriculture avant la période productiviste de la fin des années 1950", racontait-il à Paris Match. "On faisait nos courses dans une carriole à cheval, on casse-croûtait avec un bout de lard et l’eau du torrent". C’est peu après son service militaire à la météorologie nationale que Jean-Pierre Coffe fonde une famille avec une jeune danseuse. Mais le drame frappe à nouveau cet épicurien : son fils meurt à sa naissance et plus tard, c’est sa fille, âgée de 35 ans, qui décédera à son tour.
Un coup de fil change son destin. A 40 ans, Jean-Pierre Coffe a connu de nombreux échecs sentimentaux et financiers. Il pense alors mettre fin à ses jours. Un appel téléphonique du chroniqueur gastronomique Henri Gault va changer sa vie. Il lui propose d’ouvrir son propre restaurant à Paris. La Ciboulette va très vite rencontrer son petit succès auprès des stars de l’époque, comme le réalisateur et comédien Jean Poiret ou le normalien et écrivain Jean-Claude Carrière.
La télévision en 1984. C’est en 1984 que Jean-Pierre Coffe découvre l'univers de la télé. Pierre Lescure, alors patron de Canal +, et sa bande d’amis dînent dans le second restaurant du trublion, Chez Modeste. Ils proposent à Jean-Pierre Coffe alors d’animer une rubrique culinaire mais il refuse dans un premier temps avant de changer d'avis. En quelques années, l'animateur télé devient l’étendard de la "bonne bouffe", dénonçant les ravages de l’agroalimentaire et les effets pervers de la mondialisation.
Séduit par son franc-parler, l’enseigne Leader Price l’embauchera comme conseiller. Il élaborera notamment un menu de Noel pour seulement 5 euros par personne. Attaqué sur cette collaboration, Jean-Pierre Coffe dira une fois de plus ce qu'il pense. "Tout le monde pense que j'y vais pour me faire du pognon !", déclarait-il à Paris Match. "Dans ce pays, les gens qui ont réussi à partir de rien n'ont plus envie qu'on en parle. On prive les Français de formidables exemples vivants !"