Pour atteindre le milliard d'euros de droits TV espéré, le foot français doit notamment réduire le piratage, un combat "gagnable" même si "ce sera long", explique la secrétaire générale adjointe de beIN Sports à l'AFP avant les enchères mardi pour la diffusion de la Ligue 1.
Le piratage est un "gros business"
"On ne peut pas éradiquer le piratage en des délais aussi rapides, il est protéiforme, c'est un gros business, ils font tout pour contourner les mesures de protection", explique Caroline Guenneteau, également directrice juridique de la chaîne qatarie.
"En attendant, la loi française a largement contribué à réduire considérablement une consommation de masse, via les sites de streaming", ajoute-t-elle. La loi du 25 octobre 2021 sur la régulation et à la protection de l'accès aux œuvres culturelles à l'ère numérique, en vigueur depuis le 1er janvier 2022, vise notamment à protéger le sport en direct à la TV.
La dirigeante, à l'initiative de la fondation il y a cinq ans de l'APPS, Association pour la protection des programmes sportifs, juge "cette loi efficace, elle nous permet d'obtenir en justice des injonctions de blocages des sites de streaming illégal". "Malheureusement, on se fait encore beaucoup pirater", admet-elle.
"On arrive à bloquer énormément de sites"
"Mais c'est un processus qui n'a qu'un an, qui est en train de s'industrialiser, il y a un vrai travail de coordination judiciaire, entre beIN, Canal, la L1... On arrive à bloquer quand même énormément de sites", confie Caroline Guenneteau.
La "tactique" est de "viser d'abord les gros sites connus, pour décourager l'internaute basique". Ce qui n'arrête "peut-être pas le pirate assidu, le geek qui quelque soit l'état du droit trouvera toujours le moyen de contourner".
Un combat "gagnable"
Mais, "le combat est gagnable", assure Caroline Guenneteau. "Nous avons obtenu un texte dédié à la protection des contenus sportifs en live (en direct), c'est quand même un énorme progrès. D'autres pays européens prennent exemple sur la France. C'est lent, il ne faut pas être impatient, mais ce n'est pas une cause perdue, loin de là. Si on ne menait pas ce combat, on aurait perdu beaucoup plus".