Les trois coups résonneront cette fois à la télévision. Mardi soir, France 2 diffuse la pièce de théâtre Le canard à l'orange, mise en scène et interprétée par Nicolas Briançon, et dont Europe 1 est partenaire. L'acteur se réjouit de voir sa pièce retransmise sur le service publique, à l'heure où les salles de spectacles gardent encore porte close. "Ça ne remplace pas, mais c'est déjà ça", explique-t-il au micro de Philippe Vandel dans Culture-Médias.
Cette diffusion était prévue avant les annonces récentes de Jean Castex sur la fermeture des lieux culturels. "Le service public a joué le jeu pendant cette crise", salue Nicolas Briançon. Depuis juin 2009, France Télévision est obligée, par décret, de retransmettre à son antenne des spectacles vivants. Mais la diffusion du Canard à l'orange sur sa chaîne phare et à une heure de grande écoute relève de sa seule décision. "Pour le milieu, cette aide est fondamentale", ajoute le metteur en scène.
"Une maladresse terrible ou une erreur de communication politique"
Car la colère gronde dans le secteur culturel. De nombreux acteurs dénoncent des mesures "injustes", puisque les lieux de culte et les centres commerciaux sont, eux, autorisés à ouvrir depuis plusieurs semaines. "Cette décision, c'est une maladresse terrible ou une erreur de communication politique, a minima", pointe Nicolas Briançon. Il rappelle que les théâtres "ne peuvent pas ouvrir en un claquement de doigt" et que le gouvernement les met donc dans l'embarras en laissant leur situation en suspens. "Je préfère qu'on dise qu'on ne pourra pas reprendre avant mars ou avril plutôt que de fixer une date fin janvier puis de repousser ou de refermer."
Invité d'Europe 1 mardi, le Premier ministre a annoncé de nouvelles aides pour secourir un secteur frappé de plein fouet par la crise. "Une rallonge de 35 millions d'euros sera accordée au ministère de la Culture. Nous allons préparer avec eux les conditions de l'avenir", a-t-il promis. Face aux accusations de "mépris" et "d'injustice" formulées par le monde de la culture, le Premier ministre défend la nécessité sanitaire des mesures de restriction. "Il n'y avait pas d'autres alternatives sinon je n'aurais pas pris ces décisions. Il n'y a ni pour le monde culturel, ni pour aucun secteur professionnel la moindre marque de mépris."
Le Canard à l'orange, mardi 15 décembre à 21h05 sur France 2