Le temps n'est pas au beau fixe chez Météo France. L'établissement public prévoit de supprimer 500 postes d'ici quatre ans sur un peu plus de 3.000 agents. Cet amaigrissement de la masse salariale doit s'accompagner d'une "déterritorialisation", c'est-à-dire, de la fermeture de trente antennes locales, selon les syndicats.
"Une machine ne pourra jamais remplacer l’œil humain". Prévoir la pluie et le beau temps, les machines aussi savent le faire. En fermant la majorité de ses antennes locales, Météo France compte ainsi sur l'automatisation de ses prévisions. Mais il y aura bien des conséquences, comme la fin des expertises personnalisées sur le territoire. Pour Liénor Feuga, prévisionniste régionale du syndicat Solidaires, une machine ne pourra jamais remplacer l’œil humain. "Au courant du mois de février, on a eu des chassés-croisés sur la route des vacances, il a neigé jusqu'à Grenoble et Chambéry alors que les modèles voyaient une limite pluie-neige à 1.000 mètres d'altitude. Et il n'y a que l'expertise locale qui est capable d'anticiper ce phénomène."
L'impact sur le tissu local. La fin annoncée de ces antennes de territoire est aussi un inconvénient pour les professions qui y font appel au quotidien. C'est le cas de Fabrice Bouscatier, gestionnaire routier au conseil départemental du Cantal : "Selon l'heure à laquelle on nous annonce un phénomène neigeux, à 10h le matin ou à 16h en sortie scolaire, ça n'a pas tout à fait les mêmes conséquences et ce n'est pas négligeable", estime-t-il.
Seule petite éclaircie dans ce sombre tableau : Météo France a assuré que personne ne partira de manière forcée. L'établissement public prévoit par ailleurs d'embaucher 70 ingénieurs et techniciens en 2018.