Jean-Pierre Pernaut : "On n'est pas facho parce qu'on aime les régions"

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A.H. , modifié à
Tout au long de ses 30 ans à la tête du JT de 13 Heures de TF1, Jean-Pierre Pernaut a été la cible de nombreuses critiques, qu'il réfute avec la même vigueur aujourd'hui.
INTERVIEW

Jean-Pierre Pernaut s'apprête à fêter, jeudi, ses 30 ans de présentation du 13 Heures de TF1. En trois décennies de reportages, le journaliste de 67 ans a été maintes et maintes fois critiqué, tantôt pour ses commentaires parfois jugés tendancieux, tantôt pour une hiérarchie de l'information davantage dictée par l'actualité locale que par les conflits internationaux. Invité de Village Médias mercredi matin sur Europe 1, l'indéboulonnable présentateur a balayé d'un revers de main ces attaques ad nominem.

"J'essaie de me blinder". "J'essaie de faire mon boulot d'abord. Pour l'instant, mon boulot, c'est dans les jours qui viennent d'essayer de faire un bon journal, c'est de préparer notre concours du plus beau marché de France…", soutient Jean-Pierre Pernaut. Le présentateur avait notamment été sévèrement jugé après avoir fait le lien, dans le lancement d'un reportage il y a quelques années, entre population rom et délinquance. "Si ça ne plaît pas à certains bobos, c'est leur problème. Moi, j'essaie de faire de l'information", a rétorqué le journaliste. Et d'ajouter : "J'essaie de me blinder. C'est normal qu'il y ait des critiques. S'il n'y en avait pas, on ferait 100% de parts d'audience, pas 45". 

"Des gens qui ne connaissent rien à l'histoire". L'an dernier, Laurent Baffie s'était à son tour exprimé sur le journaliste, estimant qu'il était "un réac, un beauf, un facho". Pour Jean-Pierre Pernaut, ceux qui l'ont ainsi attaqué "confondaient l'amour des régions ou l'intérêt pour la vie en France" avec le reste. "On n'est pas facho parce qu'on aime les régions. Ce sont des gens qui n'y connaissent rien à l'histoire. Ils sont tous partis, tant pis pour eux", a-t-il poursuivi.

Une longévité et une identité forte. Fier d'avoir imposé sa marque sur le 13 Heures, Jean-Pierre Pernaut ne compte pas raccrocher de si tôt. "J'essaie de faire mon boulot. Je regarde ce que fait France 2, ils bossent aussi très correctement. Il y a eu 17 ou 18 présentateurs sur la Deux à 13 heures. Nous, à TF1, la politique de la chaîne a été marquée par la continuité. On a le temps de mettre en place des formules. Moi j'en ai créé une autour des régions, en lançant en 1988-1989 un réseau de correspondants en régions. On était les premiers à le faire en télévision nationale", souligne-t-il.

En regardant dans le rétroviseur, le journaliste se souvient de son premier jour, et du stress qu'il ressentait alors. Il confie avoir pensé à l'époque qu'il tiendrait "huit jours", "le temps que TF1 trouve quelqu'un". Dans un rire, il glisse : "Mais apparemment, ils cherchent toujours !"