Fabrice Lhomme. 17:44
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Philippe Vandel, édité par Manon Fossat , modifié à
Les journalistes Tristan Waleckx, Gérard Davet et Fabrice Lhomme signent une émission pour "Complément d'enquête", diffusée ce jeudi soir sur France 2, autour de l'affaire Bygmalion et de la lutte entre trois figures emblématiques de la droite, qui a contribué à faire exploser le parti. Ils sont venus raconter les coulisses de ce documentaire au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

C’est l’histoire de l'affaire Bygmalion, dont personne ne veut jamais trop parler, et qui a largement contribué à faire voler en éclats l'ancien UMP. Elle est racontée dans un documentaire diffusé ce jeudi soir, sur France 2 dans l’émission Complément d’enquête, co-signé par Tristan Waleckx pour France Télé et par Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Auteurs de deux livres sur le sujet La Haine et Apocalypse qui sortiront le 23 mars, les deux journalistes du Monde sont revenus pour Europe 1 sur les coulisses de "L’affaire qui a fait exploser la droite", dans laquelle ils tentent non seulement de savoir qui a donné les ordres, mais où ils expliquent aussi la lutte implacable que se sont livrés Nicolas Sarkozy, François Fillon et Jean-François Copé.

"On a au moins un bon bout de vérité"

Toute la question pour ces journalistes a été de savoir qui a autorisé les fausses factures qui ont permis de financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Dans leur enquête, ces derniers sont allés à la rencontre d'acteurs politiques de premier plan et ont tenté de savoir d'où étaient venus les ordres au sein du parti. "Ce qui est fascinant, c'est qu'on a vu beaucoup de gens, de Jean-Pierre Raffarin, à Roselyne Bachelot, en passant par Jean-François Copé, François Hollande et même Jérôme Lavrilleux. Et on sait que ces gens là savent des choses, mais qu'ils ne peuvent pas tout dire", explique Gérard Davet. 

Pour les journalistes, l'objectif était donc de réussir à ce qu'ils en disent un minimum. "Souvent en interview politique, il y a de la langue de bois, et là devant la caméra, ils se sont lâchés comme jamais. Alors on a peut-être pas toute la vérité, mais on a au moins au bon bout de vérité", poursuit le journaliste du Monde. Jérôme Lavrilleux ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy et acteur clé de l’affaire, livre d'ailleurs une interview exclusive dans cette émission, tout comme Guillaume Lambert, qui dirigeait la campagne de Nicolas Sarkozy à ce moment-là. 

Coups bas et règlements de comptes

Mais ce documentaire va même plus loin puisqu'il fait également le récit d’une lutte implacable, que se sont livrés trois hommes : un ancien président, Nicolas Sarkozy, un ex-Premier ministre, François Fillon et le dirigeant, alors, du principal parti de droite, Jean-François Copé. Trois dirigeants qui se sont entretués et qui ont entraîné dans cette chute tout leur camp politique.

"Ce documentaire raconte les instrumentalisations, les querelles et les coups bas et France 2 a eu l'audace de nous permettre de partager tout ça", reconnaît Gérard Davet. Jean-François Copé par exemple, a été la première victime de cette affaire Bygmalion, puisqu'il a été accusé, à tort, d'avoir bénéficié de ces fausses factures. "Ses ennemis de l'époque, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont alors faire en sorte qu'il soit excommunié de l'UMP, et il n'est plus aujourd'hui que maire de Meaux", explique-t-il encore. "Ça dénote un climat de règlement de comptes effrayant dans le parti", surenchérit Fabrice Lhomme. 

Pour les journalistes, cette affaire peut encore faire des ravages. "Quand on voit la position des Sarkozystes qui disent que la justice est passée à côté de la vraie affaire et qu'il y a encore des choses à chercher, je pense qu'il y a encore des règlements de comptes qui peuvent se dérouler", conclut Fabrice Lhomme.

Le procès de cette affaire débute justement mercredi prochain, le 17 mars, devant le tribunal correctionnel de Paris. Jérôme Lavrilleux, qui fait partie des 13 prévenus, a demandé son report alors qu'un de ses avocats, positif à la Covid 19, est hospitalisé. Il est notamment poursuivi pour usage de faux et complicité d’escroquerie, et Nicolas Sarkozy pour financement illégal de campagne électorale.