«L'Arcom n'a pas fermé C8» mais «c'est une conséquence possible», selon Jean-Noël Barrot
Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a affirmé que l'Arcom n'a "pas fermé C8". Il reconnaît toutefois que la fermeture de la chaîne est "une conséquence possible" du non-renouvellement de la fréquence de cette dernière, mais refuse de "dénoncer le système".
Le 28 février prochain, après une âpre bataille juridique qui a été jusqu'au Conseil d'État, C8 va s'arrêter. L'Arcom, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, a décidé du non-renouvellement de la fréquence à la chaîne, actant de fait sa fermeture. Pour autant, si Jean-Noël Barrot, admet que l'un est "une conséquence possible" de l'autre, il affirme que "l'Arcom n'a pas fermé C8".
Un cahier des charges "fixé par la loi"
Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, le répète à plusieurs reprises par souci de "précision", et développe : "L'Arcom a décidé de retirer l'accès à la fréquence de C8. C'est-à-dire l'accès au domaine public, hertzien de l'État, mais en aucun cas de fermer C8, d'empêcher notamment les journalistes, les animateurs, les professionnels de C8 de travailler."
"L'Arcom a dit 'il y a un domaine public hertzien qui est gratuit, que la loi prévoit de mettre à disposition d'éditeurs en contrepartie du respect d'un cahier des charges'. Et c'est l'Arcom qui décide si ce cahier des charges a été respecté ou non. C'est un cahier des charges qui est donc fixé par la loi. Est-ce que le cahier des charges est trop exigeant ? Le législateur est libre de prendre des dispositions pour le faire évoluer", commente encore le ministre.
400 emplois impactés
Et de continuer : "Si nous avons toutes ces règles et ces cahiers des charges qui permettent de garantir le pluralisme [...] c'est pour que toutes les opinions, toutes les expressions puissent avoir lieu dans notre pays. [...] Je souhaite que toutes les expressions politiques, dans le cadre prévu, puissent se tenir. Et c'est la mission qu'on a confiée à l'Arcom. Donc, ne comptez pas sur moi pour dénoncer le système."
Dans son communiqué de presse réagissant au couperet du Conseil d'État, tombé mercredi, le groupe Canal+ a déploré une décision incompréhensible qui fait peser une menace sur l'emploi de 400 collaborateurs et prestataires de C8.