C'est la fin d'un conflit sans précédent dans l'audiovisuel français depuis Mai 68. Après 31 jours de mouvement social, les salariés d'iTÉLÉ ont voté mercredi la fin de la grève à l'unanimité moins deux abstentions.
"La société des journalistes d'iTÉLÉ, digne et debout, appelle à la reprise du travail dès que le protocole d'accord [avec la direction] sera signé", a indiqué la société des journalistes d'iTÉLÉ sur son compte Twitter.
La Société des journalistes d'iTélé, digne et debout, appelle à la reprise du travail, dès que le protocole d'accord sera signé.
— SDJ iTélé/Canal+ (@SDJiTele) 16 novembre 2016
Au moins une trentaine de départs. Lors de ce conflit historique, la chaîne d'informations en continu a perdu un grand nombre de ses cadres et journalistes. Vingt-cinq d'entre eux ont annoncé leur départ mercredi en assemblée générale, s'ajoutant à la dizaine qui était déjà en partance, selon des journalistes. Le journaliste politique Jean-Jérôme Bertolus rejoint le rédacteur en chef, Alexandre Ifi, le spécialiste de l'international Olivier Ravanello, ou encore Amandine Bégot, qui présentait la tranche 17H-19H. "D'autres décideront ensuite", a indiqué un journaliste sur le départ.
"Nous sortons de ce conflit la tête haute". Dès le début de la grève, la direction du groupe avait proposé de faciliter le départ de ceux qui voudraient quitter la chaîne. "Nous sortons de ce conflit éreintés et meurtris mais la tête haute, avec au coeur le sentiment d'avoir tenté de défendre notre honneur", déclarent les grévistes dans un texte publié par le site Les Jours. "Le dialogue avec la direction a été lent, difficile, rythmé par de trop nombreuses plages de silence", regrettent-ils.
"Nous n'avons pas obtenu le retrait de Jean-Marc Morandini (...) Mais nous avons obtenu des garanties sur l'indépendance de la rédaction. Une charte éthique sera rédigée, dans le cadre de la loi Bloche, dans les 4 mois", précisent les salariés.
Un combat éthique salué. "Nous devons remercier les journalistes d'iTÉLÉ d'avoir défendu l'indépendance éditoriale avec courage, ténacité et dignité", a indiqué sur son compte Twitter Christophe Deloire, le président de Reporters sans frontières, qui avait apporté son soutien aux grévistes.
Nous devons remercier les journalistes d'iTélé d'avoir défendu l'indépendance éditoriale avec courage, ténacité & dignité @SDJiTele@greve_ipic.twitter.com/gzEvoxFRUG
— Christophe Deloire (@cdeloire) 16 novembre 2016