Le 30 septembre, sur le plateau d'On n'est pas couché, sur France 2, la romancière et chroniqueuse Christine Angot s'accrochait brutalement avec l'invitée de l'émission, Sandrine Rousseau, ancienne porte-parole d'EELV, venue témoigner des violences sexuelles dont elle a été victime. Une séquence télévisée qui avait déclenché de vives réactions de la part de téléspectateurs, de médias, mais aussi de la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Elle avait alors décidé d'attirer l'attention du CSA.
"J'ai pensé aux téléspectatrices". "Dans la lettre que j'ai écrite au CSA, je n'ai pas cité Christine Angot. L'idée, ce n'est pas de blâmer Christine Angot, l'idée c'est de dire, 'oui dans la vie des gens crient, des gens pleurent'. Et lorsque que quelqu'un pleure parce qu'elle a été victime d'une agression sexuelle, on la console", explique Marlène Schiappa au micro de Philippe Vandel, dans Village Médias, lundi sur Europe 1. "Moi ce qui m'a choquée, c'est de voir cette femme qui pleurait et que tout le monde s'acharnait sur elle en train de lui dire comment elle aurait dû raconter ou ne pas raconter. Et plus qu'à Sandrine Rousseau, j'ai pensé aux téléspectatrices, aux centaines de milliers de femmes qui chaque année sont victimes d'agressions sexuelles et qui observent ça et se disent à quoi bon parler si c'est pour être traité comme ça", détaille-t-elle ajoutant avoir reçu "une centaine de SMS de personnes qui ont été profondément choquées".
"Je veux que l'on trouve des solutions". L'objectif après une telle séquence est, selon elle, de s'interroger sur le traitement des violences sexuelles en télévision. "J'ai eu longuement Delphine Ernotte (la présidente de France Télévisions) au téléphone ainsi que Sandrine Rousseau. Mon cabinet a parlé avec le CSA. Je veux qu'on trouve des solutions. Je sais que France Télévisions est très engagé dans la lutte contre les violences sexuelles. On doit savoir mieux gérer ce genre de moment plein d'émotions en télévision", ajoute-t-elle. "Je demande au CSA de faire des préconisations sur ce sujet".
"Il faut penser au message que l'on envoie". La secrétaire d'Etat est également revenue sur une autre séquence télévisée polémique. Lorsque l'humoriste Laurent Baffie s'était permis de remonter la jupe de la chanteuse Nolwenn Leroy, lors de l'émission Salut les Terriens, sur C8, il y a quelques jours. La chanteuse avait alors défendu l'humoriste, assurant qu'ils étaient tous les deux amis. "Je ne pense pas que ce soit une agression. Nolwenn Leroy dit que ce sont des amis. Mais là ils ne se sont pas des amis, ils sont à la télévision", étaye Marlène Schiappa. "Là, vous vous dites si vous êtes un homme que vous pouvez soulever la jupe de votre copine à côté. Il faut penser au message que l'on envoie en télévision", ajoute-t-elle.