Un peu plus d'un an après la grève massive à iTélé, Laurence Ferrari, qui n'avait pas participé à ce mouvement social, ne regrette rien dans la manière dont elle a agi à l'époque. Beaucoup lui ont pourtant reproché son manque d'investissement et de solidarité avec ses collègues. "Je suis restée fidèle à mes convictions", assure Laurence Ferrari dans Village Médias sur Europe 1 mardi.
Ferrari privilégie "le droit d'informer". "J'estime que mon devoir de journaliste - et je l'ai beaucoup dit à mes confrères à l'époque - va au-delà. Le droit d'informer est extrêmement important", justifie celle qui présente désormais l'émission politique Punchline sur Cnews. Pendant un mois, les salariés de la chaîne d'informations en continu avaient cessé le travail suite à la mise à l'antenne de l'animateur Jean-Marc Morandini. Ils réclamaient également la signature d'une charte éthique, la nomination d'un directeur de la rédaction distinct du directeur général, et plus largement la définition d'un projet stratégique et éditorial "clair et précis". "Je soutenais les motifs de la grève(. Je ne l'ai jamais faite et je ne le ferai pas", assure Laurence Ferrari.
"On a détruit l'outil de travail". Une position qui n'a rien d'antinomique, selon la journaliste. "On peut être attaché à l'indépendance d'une rédaction sans dire 'Je fais la grève'. Faire la grève, c'est détruire l'outil de travail, et ça a été le cas. Le résultat, c'est qu'on a détruit l'outil de travail", estime-t-elle.
iTélé, "une histoire dont on a fait le deuil". Aujourd'hui, Laurence Ferrari préfère considérer l'avenir avec optimisme. "On est dans une autre chaîne (Cnews, ndlr). Autre identité, autre rédaction, autre format, autre concept. On s'installe, on est en phase de reconstruction, on se bagarre. Il y a des gens estimables et formidables dans cette chaîne", fait-elle valoir. Pour elle, iTélé et Cnews sont "deux histoires différentes". "Il y a une histoire dont on a fait le deuil, c'est iTélé. Ça a été extrêmement douloureux. On se revoit les uns les autres. Et maintenant, il y a une autre histoire qui s'écrit, celle de Cnews. C'est une autre aventure".