Jour crucial pour Mathieu Gallet. Le PDG de Radio France va tenter lundi de sauver son poste devant le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), qui doit décider mercredi de le maintenir ou le démettre de ses fonctions, après une condamnation en justice et sous la pression du gouvernement qui souhaite son départ.
Une audition à huis clos. Le dirigeant est attendu à 11 heures par les sept "sages" du CSA. L'audition se déroulera à huis clos, au siège de l'autorité de régulation, situé à Paris sur les bords de Seine, à quelques encablures seulement de la Maison de Radio France.
En 2014, Mathieu Gallet, alors dirigeant de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), avait fait sensation lors d'un grand oral au CSA, et réussi à convaincre ses membres de le nommer à l'unanimité à la tête du premier groupe français de radio, devenant ainsi son plus jeune dirigeant (il vient d'avoir 41 ans).
Un an de prison avec sursis, 20.000 euros d'amende. Quatre ans plus tard, il doit désormais essayer de démontrer que sa condamnation à un an de prison avec sursis et une amende de 20.000 euros, pour favoritisme lorsqu'il dirigeait l'INA, n'entame pas sa capacité à diriger le premier groupe français de radio, financé en très grande partie par la redevance audiovisuelle.
D'un côté, ses partisans font valoir, outre qu'il a fait appel de sa condamnation, un bilan solide à Radio France. Selon les derniers chiffres de Médiamétrie, Radio France n'a en effet jamais rassemblé autant d'auditeurs : chaque jour, près de 14,8 millions de Français se branchent sur l'une de ses radios (France Inter, franceinfo, France Bleu, France Culture, France Musique, FIP, Mouv'). Côté budget, le groupe prévoit son retour à l'équilibre cette année, grâce notamment à des réductions d'effectifs menées depuis 2015.