L'ancien chef de la sécurité de Twitter a accusé le réseau social d'avoir dissimulé des vulnérabilités de son système de protection et menti sur sa lutte contre les faux comptes, au cœur d'une querelle judiciaire qui l'oppose à Elon Musk. Dans un document de 84 pages adressé le mois dernier au régulateur boursier américain (SEC), au ministère de la Justice des États-Unis (DOJ) et à l'autorité américaine de la concurrence (FTC), révélé mardi par le Washington Post et CNN, Peiter Zatko dénonce des "défaillances graves et choquantes, de l'ignorance volontaire et des menaces à la sécurité nationale et à la démocratie".
Twitter a, dans un communiqué transmis à l'AFP, assuré que la sécurité et la protection des données faisaient partie de ses priorités. Pour le groupe, la plainte est "truffée d'incohérences et d'imprécisions".
Mensonge autour de la lutte contre les spams
L'entreprise a aussi accusé son ancien responsable d'opportunisme visant à "porter atteinte à Twitter, ses clients et ses actionnaires". Dans la plainte, Peiter Zatko évoque des serveurs obsolètes, des logiciels vulnérables aux attaques informatiques et affirme que les dirigeants de Twitter ont cherché à masquer le nombre de tentatives de piratages aux autorités américaines ainsi qu'aux membres du conseil d'administration.
Il affirme également que l'entreprise n'a eu de cesse de privilégier la croissance de son nombre d'utilisateurs à la lutte contre les spams et les bots. Peiter Zatko qualifie notamment de mensonge un tweet publié en mai par le patron de la plateforme, Parag Agrawal, dans lequel le dirigeant assurait que Twitter faisait tout pour déceler et retirer les spams aussi vite que possible.
Abandon du projet de rachat de Twitter par Elon Musk
La question des faux comptes est au cœur de la bataille judiciaire qui oppose Twitter à Elon Musk, le milliardaire ayant accusé à de multiples reprises l'entreprise de minimiser la proportion de faux comptes et de spams, évaluée à 5% par la plateforme.
Elon Musk compte sur cet argument pour justifier l'abandon début juillet de son projet de rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars et éviter de payer des indemnités de rupture.
"Nous avons déjà cité Peiter Zatko à comparaître et nous trouvons étrange son licenciement et celui d'autres employés clefs à la lumière de ce que nous avons découvert", a déclaré Alex Spiro, l'un des avocats d'Elon Musk, dans un courriel envoyé à l'AFP.