Le compte rapportant automatiquement les trajets du jet privé d'Elon Musk a été suspendu mercredi par la plateforme malgré la promesse de l'entrepreneur de ne pas y toucher, illustrant ainsi son approche à géométrie variable de la modération. "Mon engagement en faveur de la liberté d'expression va jusqu'à ne pas interdire le compte qui suit mon avion, même si cela représente un risque direct pour ma sécurité personnelle", avait écrit Elon Musk sur Twitter début novembre, quelques jours après avoir racheté la plateforme pour 44 milliards de dollars.
Un compte suivi par 500.000 personnes
"Compte suspendu" était-il écrit simplement sur le compte en question, baptisé @ElonJet, mercredi. Créé par un étudiant et suivi par environ 500.000 personnes, @ElonJet utilisait les données publiques pour indiquer, de façon automatique, quand et où l'appareil du patron de SpaceX et Tesla décollait et atterrissait.
Dans un message posté en haut du compte lorsqu'il était encore visible, son auteur soulignait avoir "tous les droits de transmettre des informations" sur le jet dans la mesure où les données sont publiques et que tous les avions, même celui du président américain Air Force 1, ont l'obligation d'être équipés d'un transpondeur, un appareil destiné à aider à leur identification par les radars. "La politique de Twitter stipule que les données trouvées sur d'autres sites peuvent être partagées ici aussi", précisait le message.
Messages contradictoires sur la liberté d'expression
Le compte personnel de l'étudiant, Jack Sweeney, est pour sa part toujours accessible et il y indique comment retrouver les informations sur le jet d'Elon Musk sur d'autres réseaux sociaux. Depuis son arrivée à la tête de la plateforme, le multimilliardaire a envoyé des messages contradictoires sur ce qui est autorisé ou non. Fervent défenseur d'une grande liberté d'expression - tant que les propos respectent la loi - il a rétabli des comptes auparavant bannis par le réseau social, dont celui de Donald Trump.
Mais il a aussi suspendu celui de Kanye West après la publication de plusieurs messages jugés antisémites et refusé le retour sur la plateforme du complotiste d'extrême-droite condamné pour avoir affirmé qu'un massacre dans une école n'était qu'une mise en scène, Alex Jones, se disant "sans merci" pour les personnes exploitant la mort d'enfants.