Le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot reçoit ce vendredi 10 mars 2023 l'un des responsables mondiaux du réseau social chinois TikTok, en pleine tournée européenne pour répondre aux critiques sur son utilisation des données, a indiqué le ministère.
Le ministre va demander la feuille des route et les engagements de TikTok
Jean-Noël Barrot compte demander à Erich Andersen, conseiller général de ByteDance, maison mère de TikTok, "la feuille de route et les engagements de l'entreprise" ainsi qu'un "calendrier opérationnel précis" des mesures prises pour protéger les données de ses utilisateurs, a précisé le ministère. Cette visite suit l'annonce de TikTok mercredi 8 mars 2023 de l'ouverture cette année de trois centres de données en Europe, deux en Irlande, un en Norvège, où il promet de stocker les données des utilisateurs européens, en réponse aux soupçons d'un transfert de ces données en Chine.
Le projet "Clover" pour contrôler le traitement des données
Le groupe chinois a aussi annoncé un partenariat avec un groupe européen chargé de contrôler le traitement de ces données. Ce projet, baptisé "Clover", "doit se matérialiser rapidement", estime le ministère français. "TikTok devra démontrer également la pleine conformité de son projet aux réglementations européennes, tant sur le plan du respect du RGPD (protection des données) que de la cybersécurité". En matière de contenus, il doit "faire preuve d'une transparence accrue sur son algorithme de recommandations pour les utilisateurs", a ajouté le ministère.
TikTok tente d'apaiser la méfiance des Européens et des Américains
C'est la seconde fois que le ministre français rencontrera des dirigeants mondiaux de TikTok. Il avait rencontré son PDG Shou Zi Chew en janvier. Erich Andersen vient de rencontrer des responsables politiques à Bruxelles et à Londres, et après Paris devrait se rendre à Amsterdam. TikTok tente d'apaiser la méfiance des Européens et des Américains, dont plusieurs gouvernements et institutions ont interdit l'appli sur les téléphones professionnels de leurs fonctionnaires.
La Commission et le Parlement européens ont ainsi banni TikTok des appareils de leurs salariés, tout comme le parlement danois. Mercredi, l'agence tchèque pour la cybersécurité (NUKIB) a averti que le réseau social représentait une «menace» pour la sécurité s'il était installé sur des appareils ayant accès à des données sensibles. Aux États-Unis, où une loi a décidé de bannir TikTok des appareils des agents publics, un projet de loi soutenu par la Maison Blanche pourrait déboucher sur l'interdiction totale de l'application.