Trois ans après la diffusion de son documentaire Je ne suis pas une salope, je suis journaliste, Marie Portolano dénonce les violences sexistes et sexuelles qu'elle a vécues au cours de sa carrière dans le livre Je suis la femme du plateau, aux éditions Stock. Une agression a particulièrement marqué la présentatrice de Télématin : en 2016, son confrère Pierre Ménès a soulevé sa jupe sur le plateau du Canal Football Club.
"Il luttait pour sa vie..."
Ce jour-là, Marie Portolano avait ses règles et craignait que le public et les invités de l'émission aient vu du sang sur ses dessous. "Je me suis demandé si des personnes allaient voir du sang, en parler sur les réseaux sociaux… C’était horrible", confie-t-elle dans une interview accordée au Parisien. Son mari Grégoire Ludig du Palmashow était "mal à l’aise pour elle", écrit la journaliste. "J’ai vu dans ses yeux qu’il avait conscience de l’humiliation que j’avais pu ressentir", ajoute-t-elle.
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Pourtant, Marie Portolano n'a jamais porté plainte pour agression sexuelle contre Pierre Ménès. "Il est tombé gravement malade à ce moment-là et, finalement, ce que j’ai vécu était moindre à côté d’un danger de mort. Il luttait pour sa vie, moi contre la misogynie", explique-t-elle au Parisien. Pierre Ménès n'a quant à lui jamais compris pourquoi Marie Portolano l'avait accusé dans son documentaire Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste. "Elle a dit que j'avais soulevé sa jupe. J'ai dit que je ne m'en souvenais pas parce que j'étais trop malade. C’était la dernière émission avant que je disparaisse de l’antenne avant ma greffe (...) J'aimerais vraiment un jour reparler à Marie de ça. Elle a des reproches à me faire certainement, moi aussi j'ai des reproches à lui faire (…) Je regrette qu'elle m'ait balancé cette histoire de jupe, cinq ans après, en pleine interview sans même m'avoir prévenu avant", a-t-il assuré dans l’émission Les Incorrectibles en 2021.
Comment expliquer un tel déni ? "Comme la plupart des accusés dans ces milieux, ce sont des gens qu’on a encouragés pendant des années à continuer à se comporter comme des connards. Donc forcément, lorsqu’ils ne peuvent tout d’un coup plus le faire, ils ne le comprennent pas", assure Marie Portolano qui espère éveiller les consciences avec son ouvrage, fort et surtout nécessaire.