Gérald Darmanin souhaite instaurer un isolement renforcé pour les narcotrafiquants en prison
Dans un entretien pour Le Parisien, Gérald Darmanin s'est dit favorable à un isolement renforcé en détention des "100 plus grands narcotrafiquants". Ce type d'isolement ne sera pas "classique" mais "inspiré du modèle appliqué aux plus grands terroristes que nous avons arrêtés", explique le nouveau ministre de la Justice.
Le nouveau ministre de la Justice Gérald Darmanin s'est dit favorable à un isolement renforcé en détention "des 100 plus grands narcotrafiquants" et à la construction de nouvelles prisons pour l'exécution des peines de "quelques mois, semaines, voire jours", dans un entretien publié samedi soir sur le site du Parisien.
Nommé lundi soir à la Chancellerie, le nouveau garde des Sceaux a identifié "trois murs devant nous très inquiétants pour la Nation": la criminalité organisée et le narcobanditisme, la surpopulation carcérale (80.130 détenus au 1er novembre, un nouveau record) et les délais d'audiencement des procès.
"Aucun d'entre eux ne peut commander des attentats jihadistes" depuis leurs cellules
"J'ai demandé à l'administration pénitentiaire de me faire la liste des 100 plus grands narcotrafiquants écroués, ceux susceptibles d'avoir des contacts à l'extérieur pour poursuivre leurs activités criminelles et nous les mettrons à l'isolement, comme on le fait pour les terroristes", a-t-il développé. Cet isolement ne sera pas "classique", a-t-il poursuivi, mais "inspiré du modèle appliqué aux plus grands terroristes que nous avons arrêtés". "Aucun d'entre eux ne peut commander des attentats jihadistes" depuis leurs cellules, a ajouté Gérald Darmanin.
Concernant la petite délinquance, il entend "faire écrouer les personnes condamnées à des peines courtes, voire très courtes dans des lieux carcéraux de quelques dizaines de places maximum pour un séjour de quelques mois, semaines, voire jours". Ces nouvelles prisons "seraient plus faciles à construire et plus acceptables pour les élus locaux", a considéré Gérald Darmanin.
L'ancien ministre de l'Intérieur (juillet 2020-septembre 2024) a réaffirmé son "volontarisme": "Place Vendôme, je souhaite qu'il y ait un avant et un après (...), je vais me battre sur le plan du budget". "Cela n'aurait aucun sens de nommer un ministre de la Justice ministre d'État, de le mettre si haut dans l'ordre protocolaire (au troisième rang, NDLR), de me faire revenir au gouvernement, pour finalement ne pas me donner les moyens de mener mon action si attendue par les Français", a assuré le nouveau locataire de la place Vendôme.
Concernant l'introduction de la notion de consentement dans la définition par le code pénal du viol, il a répondu être "favorable à tout ce qui permettra de protéger davantage les femmes" et va étudier "avec le plus grand sérieux la proposition de loi déposée dans ce sens". Après un déplacement mercredi en Picardie, une interview jeudi au 20H de TF1, le garde des Sceaux se rendra dimanche au tribunal judiciaire de Paris pour rencontrer magistrats, greffiers et avocats de permanence.