Qui se cache derrière Abou Mohammed al-Joulani, le leader islamiste et nouvel homme fort de la Syrie. Il est le fondateur du Front al-Nosra et désormais de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), anciennement lié à Al-Qaïda. L'organisation islamiste dit toutefois avoir rompu ses liens avec la nébuleuse terroriste et assume une vision plus moderne. Pourtant, c'est bien avec ce groupe que l'assassin de Samuel Paty était en contact. 

Une fascination pour le HTS

À travers un certain Faruq Shami, un pseudo-journaliste qui publie des photos et des textes sur les groupes terroristes en Syrie, HTS était en lien avec l'assassin de Samuel Paty, Abdoullakh Anzorov. Selon le renseignement, Faruq Shami est en réalité un combattant. Il a d'ailleurs des responsabilités dans le djihad médiatique et dans la propagande du HTS. Il a régulièrement échangé avec des jeunes radicalisés à travers des comptes Instagram anonymes, à qui il a prodigué des conseils sur la religion et le djihad.

C'est dans ce cadre-là que Faruq Shami est entré en contact avec Abdoullakh, le terroriste islamiste qui a décapité Samuel Paty en 2020. Ce dernier lui a d'ailleurs envoyé un message audio de revendication et une photo de la tête tranchée de Samuel Paty. L'enquête a établi que Faruq Shami lui avait alors répondu : "Al-Akhbar que la paix, la miséricorde et la bénédiction d'Allah soient sur toi". L'assassin du professeur Paty était, par ailleurs, fasciné par ces combattants islamistes. Douze jours avant l'attentat, il avait publié un message sur Snapchat dans lequel il considérait le HTS comme le meilleur groupe actuel à rejoindre.