Un ex-élu du Rhône en fuite avant son procès en appel pour viol
En fuite en Algérie, un mandat d'arrêt a été délivré contre un ex-élu de Vaulx-en-Velin. Morad Aggoun a été condamné en première instance à dix ans de réclusion criminelle en septembre 2023. Il ne s'est pas présenté à son procès en appel devant la cour d'assises de la Loire, qui a débuté ce jeudi à Saint-Etienne.
Un mandat d'arrêt a été délivré contre un ex-élu de Vaulx-en-Velin (Rhône) qui a fui en Algérie avant son procès en appel pour viol, agressions et harcèlement sexuel contre trois secrétaires de cette commune, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Condamné en première instance à Lyon en septembre 2023 à dix ans de réclusion criminelle, Morad Aggoun, 52 ans, ne s'est pas présenté à son procès en appel devant la cour d'assises de la Loire, qui a débuté jeudi à Saint-Etienne. Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre, a indiqué vendredi à l'AFP le parquet de Saint-Etienne.
"Une attitude lâche et méprisante pour les victimes et la justice"
Cet ex-adjoint au maire de Vaulx-en-Velin et ex-conseiller métropolitain PRG au Grand Lyon, devait comparaître libre alors qu'il était sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire français. Selon l'avocate générale de la cour d'assises de la Loire, l'homme a été contrôlé à Almeria, dans le sud de l'Espagne, dans la nuit de mardi à mercredi. Il a pu ensuite embarquer dans un bateau à destination d'Oran (Algérie), selon ses avocats.
À la reprise de l'audience vendredi, la présidente de la cour a demandé "pas de nouvelles ?" aux avocats de l'accusé, qui lui ont simplement répondu "non". Le procès a été maintenu en l'absence de l'accusé. "Cette fuite de Morad Aggoun en Algérie est une attitude lâche et absolument méprisante pour les victimes et la justice. On a quelqu'un qui, depuis le début de cette affaire, a multiplié les recours dilatoires. On est à la 9ᵉ année de cette affaire-là. Et, alors que les parties civiles pensaient en terminer, elles se rendent compte que le principal intéressé est à cette heure, libre, au bord de la mer. Elles se sentent profondément méprisées", a réagi Maître Bernard Sayn, avocat de deux des trois secrétaires parties civiles.
"Je pense qu'il a paniqué"
Morad Aggoun n'avait pourtant pas la volonté de se soustraire à la justice, répond son avocat, Maître André Buffard : "Je pense qu'il a paniqué. Nous l'avons vu quelques jours avant le début de ce procès, il était très déterminé à démontrer son innocence." Un ancien adjoint décrit comme un prédateur sexuel qui profitait de son pouvoir pour contraindre les femmes.
Avec cette fuite, sa peine pourrait donc encore être alourdie. En première instance, l'accusé avait reconnu en partie les faits et ses avocats avaient plaidé l'acquittement, affirmant que les relations avec les trois employées victimes, sur lesquelles il avait autorité, étaient consenties. Morad Aggoun avait effectué quatre mois de détention provisoire puis trois mois de prison après sa condamnation à 10 ans de réclusion, mais avait été remis en liberté en attente du jugement en appel.