Emmanuel Macron se rend à l'autre bout de la planète. Le chef de l'État se déplace cette semaine en Nouvelle-Calédonie. Pour l'occasion, le président prendra la parole ce lundi à 13 heures lors d'une interview accordée aux chaînes TF1 et France 2, où il reviendra sur les 100 jours qu'il avait fixé en avril dernier pour apaiser le pays après la réforme des retraites.
"Circulez, il n'y a rien à voir"
"Emmanuel Macron a été élu il y a un an. Puis, il y a eu l'épisode des retraites qui a vraiment durement bouleversé le pays. Alors, il a annoncé les 100 jours pour fixer un cap, enfin plutôt pour faire semblant de fixer un cap. Et finalement, on a compris qu'il n'y en avait pas", estime Julien Bayou.
Puis, "il y a eu les émeutes suite à la mort du jeune Nahel et finalement, on nous dit 'le 14 juillet c'est bien passé, circulez, il n'y a rien à voir'. En fait, ça fait un an que ce pays est dans un flottement terrible et j'ai l'impression que le président essaie de donner le change sans avoir de projet pour le pays", poursuit le député écologiste de Paris. "On a vraiment le sentiment d'une fin de règne, ce qui est très frappant, alors qu'il reste encore quatre ans de mandat", estime-t-il au micro d'Europe 1.
Le sujet de la police sur le feu
Mais du côté du gouvernement, on réfléchit déjà à la rentrée. Éducation, santé, ordre républicain, écologie... Les dossiers seront nombreux. Mais pour Julien Bayou, il y a un dossier bien plus urgent : la police. "J'aimerais quand même dire qu'on a une situation de non-droit à Marseille, où vous avez une grande partie de la police qui se met en arrêt-maladie, c'est-à-dire, en grève déguisée. Et c'est là qu'intervient l'idée de flottement", explique-t-il.
"Pendant qu'on a un gouvernement qui est aux abonnés absents, et que les ministres ne savent pas s'ils vont être reconduits, on a un ministre de l'Intérieur qui intrigue pour devenir Premier ministre, une Première ministre qui est fragilisée et qui est reconduite seulement du bout des doigts. Et donc les sujets n'avancent pas, notamment sur la police. Ni le mal-être des forces de l'ordre n'est traité, ni celui des violences policières. Donc, ça conduit à un sentiment généralisé que la situation n'est pas tenue", conclut Julien Bayou.