Jean-Marie contre Marine. L’affiche n’est pas nouvelle mais le feuilleton doit connaître un énième épisode dimanche avec le rassemblement du 1er mai dimanche en mémoire de Jeanne d’Arc. Le fondateur du Front national, qui a été évincé du parti en août 2015, a décidé d’organiser son propre meeting place des Pyramides à Paris tandis que sa fille a choisi, officiellement pour des raisons de sécurité, de se passer du traditionnel défilé pour lui préférer un banquet populaire à La Villette. Un FN nouvelle génération que le menhir est bien décidé à venir chatouiller.
"Un discours viril" sur "sa vision pour 2017". Dès le mois de février sur Europe 1, Jean-Marie Le Pen avait appelé "tous les gens qui se considèrent sans peur et sans reproche à se retrouver place des Pyramides le 1er mai". A 10 heures, le fondateur du FN fera donc son apparition avant de déposer la traditionnelle gerbe et de prononcer un discours d’une quarantaine de minutes. Selon son entourage, la tonalité choisie sera "plutôt virile". "Ce sera un discours très politique, il donnera sa vision de 2017, avec les conditions de succès ou d’échec du FN", explique-t-on.
"Entre 500 et 2.000 personnes attendues". Combien seront-ils à venir écouter le menhir ? C’est la grande inconnue de cette journée. Et les estimations sont très larges, "entre 500 et 2.000 personnes". Jean-Marie Le Pen avait lui-même déclaré sur Europe 1 : "Si j’ai 200 personnes, on dira que Jean-Marie Le Pen a gardé quelques copains. Si j’en ai 1.000 ou 2.000, ce sera un fait politique majeur".
Quelles personnalités ? Là aussi, c’est le grand flou. Bruno Gollnisch, député européen et soutien pourtant invétéré de Jean-Marie Le Pen, fait savoir à Europe 1 qu’il n’est "pas certain d’être à Paris ce jour-là". Et lorsqu’on le relance pour savoir s’il refuse de choisir entre les deux rassemblements, il répond par un mystérieux : "Je le dirai le jour même si nécessaire". Autre fidèle de Jean-Marie Le Pen, la députée européenne Marie-Christine Arnautu. Sollicitée par Europe 1, elle n'a pas répondu. Quant à Marion Maréchal Le Pen, qui continue de faire applaudir son grand-père dans les meetings, elle restera à La Villette.
Il faut alors chercher du côté de la vieille base militante, celle restée fidèle à Jean-Marie Le Pen. Selon l’un de ses proches, celle-ci reste très mobilisée. On dénonce néanmoins les coups de pression du Front national pour "que certains n’y participent pas". "Il y a des menaces de sanctions par rapport aux investitures". Du côté des groupuscules d’extrême-droite, Jean-Marie Le Pen pourra aussi compter sur la présence de représentants du PNF (le Parti Nationaliste Français). Il leur avait d’ailleurs envoyé une lettre de soutien en novembre dernier dont Europe 1 vous avait révélé la teneur. Yvan Benedetti, ancien président de l'Oeuvre française, un groupe d'extrême-droite dissout par Manuel Valls en 2013, devrait également être présent.
"J’irai sans doute déjeuner avec ma chère et tendre épouse". Et à 13 heures, moment où le parti frontiste organise son banquet, qu’ira faire celui qui est toujours président d’honneur du FN ? "J’irai sans doute déjeuner avec ma chère et tendre épouse et avec des amis venus de Province", répond-il à Metronews. "Mais je n’irai pas à La Villette, invitation ou pas".