782.000 personnes ont battu le pavé lundi en France pour la manifestation intersyndicale du 1er-Mai, dont 112.000 à Paris, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Pour sa part, la CGT revendique 2,3 millions de manifestants, dont 550.000 dans la capitale. Des manifestations émaillées de violences notamment à Paris et Lyon où des commerces ont été saccagés et un immeuble incendié dans la capitale.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé ceux qui étaient là "pour tuer du flic" et a évoqué une forme de radicalisation de la contestation. "Je voudrais avoir une pensée pour les 108 policiers et gendarmes qui sont actuellement blessés, dont une vingtaine à Paris. Un homme de la compagnie d'intervention qui a été brûlé. Un cocktail Molotov a été jeté sur lui. Cette violence est plus forte dans une société qui se radicalise, notamment du fait de l'ultra-gauche. J'espère qu'il y aura évidemment des sanctions judiciaires extrêmement fortes", a-t-il déclaré.
Si la très grande majorité des manifestants furent pacifistes bien sûr, à Paris, Lyon et Nantes notamment, les forces de l’ordre font face à des casseurs extrêmement violents venus avec un objectif : tuer du flic et s’en prendre aux biens des autres. Plus de 60 interpellations à…
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 1, 2023
"Je ne me vois pas balancer des pavés mais je comprends la colère"
Le calme des manifestants, bien que déterminés, a singulièrement tranché avec les débordements constatés en tête du cortège parisien. Des scènes de violence rares ont éclaté sur la place de la Nation où plusieurs départs de feux ont été pris en charge par les sapeurs-pompiers. Selon la police, deux bidons d'essence ont été utilisés par des casseurs pour accélérer le départ d'un feu dont les flammes, hautes de plusieurs mètres, ont noirci la façade d'un immeuble.
Des dégradations dangereuses que Julien cautionne malgré tout. "Je ne me vois pas balancer des pavés mais je comprends la colère. Taguer la façade d'une banque ou brûler une poubelle ou des panneaux publicitaires, c'est moins violent que la réforme des retraites, par exemple."
Les slogans anti-police ont remplacé les chants anti-réforme
Une fois le cortège parisien dispersé, les slogans anti-police ont remplacé les chants anti-réforme. La soirée a alors été rythmée par les charges des CRS, cibles des projectiles des manifestants. Malgré la violence, il est essentiel pour Arthur, d'occuper le terrain jusque tard dans la nuit. "Rester ici, c'est juste être dans son droit et manifester. Et ça ne veut pas du tout dire cautionner des violences. Moi, personnellement, je ne casse rien et je reste là parce que j'ai juste envie qu'on fasse un petit peu bouger les choses", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Les pieds dans les débris de verre, ce manifestant est resté sur la place de la Nation jusqu'à la dispersion totale orchestrée par les forces de l'ordre.