Et si la primaire de la droite mobilisait (encore) plus que celle du Parti socialiste ? En octobre 2011, 2,6 millions d'électeurs s'étaient déplacés au premier tour du scrutin qui a désigné le candidat du PS à la présidentielle, et 2,9 millions au second tour. Selon un sondage Elabe effectué en septembre sur 4.011 Français et révélé lundi par L'Opinion, 4,5 millions d'électeurs se disent aujourd'hui sûrs de participer à la primaire qui départagera les prétendants de la droite et du centre en novembre 2016. Sur une échelle de 0 à 10, ces personnes se positionnent au niveau 10 ("tout à fait certain d'aller voter").
"Il faut prendre ce chiffre comme un potentiel", précise Yves-Marie Cann, directeur des études politiques d'Elabe, contacté par Europe 1. "On constate un intérêt élevé pour la primaire dans l'électorat de la droite et du centre, mais comme toujours, la campagne sera déterminante : à la fois ses modalités et la façon dont les candidats vont s'en emparer".
Sarkozy préféré du noyau dur. Autre enseignement notable : ces électeurs certains de se déplacer pour la primaire penchent majoritairement pour Nicolas Sarkozy. 43% de ceux qui expriment un choix comptent voter pour l'ancien chef de l'Etat, contre 35% pour Alain Juppé. Alors que le maire de Bordeaux est couramment présenté comme le favori de la primaire, cette enquête rappelle ainsi que Nicolas Sarkozy est le préféré du noyau dur de l'électorat de droite. Toutefois, un tiers des électeurs tout à fait certains d'aller voter n'ont pas encore fait leur choix, ce qui laisse une grande marge d'incertitude.
Parmi les électeurs certains d'aller voter, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé se détachent de leurs concurrents. Bruno Le Maire recueille 11% des intentions de vote, François Fillon 6%, Nathalie Kosciusko-Morizet 3,6% et Xavier Bertrand 2%.
Des réserves de voix ailleurs. Enfin, le sondage démontre que le spectre des participants potentiels à la primaire dépasse le seul cadre de l'électorat classique de la droite. Ainsi, 10 % des électeurs de François Bayrou au premier tour de la présidentielle de 2012 et 17 % de ceux de Marine Le Pen se disent aujourd'hui certains d'y participer. "Il est évident les participants à la primaire de 2016 ne seront pas seulement des anciens électeurs de Nicolas Sarkozy en 2012", commente Yves-Marie Cann. Des réserves de voix venues d'ailleurs à ne négliger dans aucun camp.