Manuel Valls a admis mercredi que son gouvernement ne disposait plus que d'une "majorité relative" à l'Assemblée nationale, au lendemain du deuxième 49-3 sur le projet de loi travail, même si les groupes socialistes et radicaux ont encore sur le papier la majorité absolue.
"Monsieur 88% de défiance". "J'ai en effet engagé ma responsabilité, c'est ma responsabilité, c'est l'idée que je me fais de l'exercice du pouvoir, et comme Premier ministre, je continuerai avec cette majorité relative à gouverner, parce que c'est ça le mandat que j'ai reçu des Français", a lancé le Premier ministre lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale. Manuel Valls s'est offert, comme souvent, une nouvelle passe d'armes avec le chef de l'opposition à l'Assemblée, Christian Jacob (Les Républicains). Ce dernier venait de fustiger François Hollande, "Monsieur 88% de défiance", et son Premier ministre, "le plus impopulaire de la Ve République, le plus rejeté par les Français, le plus honni par les vôtres", "incapable de dialoguer et incapable de réformer".
"Nous n'avons qu'une majorité relative et je l'assume". "Je prends vos attaques personnelles, venant de vous, honnêtement comme des compliments, à ce stade de la discussion", a répliqué Manuel Valls. "Même M. (Laurent) Wauquiez est là, c'est dire que c'est un moment important", a-t-il ironisé, alors que le député de Haute-Loire s'agitait parmi les bancs de droite. "Oui, sur un certain nombre de textes et de textes importants, nous n'avons qu'une majorité relative et cela je l'assume. Parce que c'est cette réalité", a affirmé Manuel Valls. Mais l'emploi du 49-3, "c'est la Constitution (...) je respecte la Constitution", a-t-il souligné, en répétant qu'il n'y avait "pas de majorité alternative" dans l'hémicycle, entre les frondeurs et la gauche de la gauche d'une part et l'opposition de droite.