Nicolas Sarkozy avait son "Air Sarko One", l'Airbus A330 présidentiel. François Hollande a le train. Et c'est bien ce qui dérange le député UMP Jérôme Chartier. Dans un rapport rendu public jeudi, le parlementaire met en cause les déplacements du président de la République. Le problème ? Sa préférence pour le train dans ses déplacements, jugé plus "normal", renchérit sur le coût de l'avion présidentiel. Ce rapport, produit dans le cadre du budget 2013 montre que "les crédits affectés (en 2013) aux déplacements", soit 18,2 millions d'euros, "baissent de 6,19% par rapport à l'année dernière" (19,4 millions).
"Il est temps de mettre fin aux faux-semblants"
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L'achat d'"Air Sarko One" a coûté 259,5 millions d'euros à l'Etat, suscitant ainsi de vives protestations de la gauche. "Il est temps de mettre fin aux faux-semblants et d'assumer que l'Airbus A330 présidentiel est l'avion du chef de l'Etat", a affirmé Jérôme Chartier jeudi , en déplorant que l'avion soit toujours intégré au budget du ministère de la Défense et non à celui de l’Élysée, soumis depuis la présidence Sarkozy au contrôle de la Cour des comptes.
Mais il pointe surtout sa faible utilisation : "chacun sait dans le milieu aéronautique qu'un appareil commence à coûter cher lorsqu'il ne vole pas. Et justement, l'A330 présidentiel ne vole pas du fait de la décision du chef de l’État, et c'est bien ce qui fait qu'il coûte très cher".
L'avion obligé de voyager "à vide"
Le député note que, depuis mai, les pilotes de l'A330 ont effectué "158 heures de vol à vide pour se maintenir en condition opérationnelle". Il s'est même livré à des simulations. En se basant sur une utilisation de l'avion une fois par mois en 2013, avec l'amortissement de l'appareil, il faudrait selon ses calculs inscrire 23,3 millions d'euros de plus au budget de l’Élysée.
Jérôme Chartier évoque aussi "la double peine" pour la dépense publique: le coût du voyage en train et les coûts de maintenance de l'A330. Il s'"inquiète" également des surcoûts de sécurité" quand François Hollande prend le train.
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Paris-Bruxelles à la loupe
Le 23 octobre dernier, lors de l'audition en commission sur cette mission "Pouvoirs publics", Jérôme Chartier n'avait pas communiqué son rapport arguant du fait qu'il avait obtenu très tardivement des réponses de l'Elysée.
Voyant venir la critique "fallacieuse" concernant l'avion, le ministre en charge des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, avait prévenu lors de cette audition: "Le déplacement du président à Bruxelles, hébergement, restauration, location de véhicules et transport compris, a coûté, les 1er et 2 mars, (sous la présidence Sarkozy), 114.147,62 euros contre 77.674,82 euros, les 28 et 29 juin, (sous la présidence Hollande),la présidence a donc consenti un réel effort et réalisé des économies".