Le contexte. Vendredi, le Premier ministre recevra un rapport présentant les pistes principales pour réformer les retraites, un dossier qui marquera le quinquennat de François Hollande. Mais c’est bien Jean-Marc Ayrault qui va la piloter.
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>> Pour Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, "après Balladur, Fillon, Woerth il y aura donc la réforme Ayrault. C’est la volonté du président."
Et pourtant… Si François Hollande a décidé de laisser son numéro 2 monter en première ligne, c’est bien l’Elysée qui restera la seule tour de contrôle, tant cette réforme est emblématique. C’était déjà le cas en 2010. Avec un Eric Woerth tourmenté par l’affaire Bettencourt, c’est en effet Nicolas Sarkozy et Raymond Soubie, son discret mais néanmoins influent conseiller social, qui avaient tout orchestré dans la coulisse.
Des divergences sur le sort des fonctionnaires. Si au sommet de l’exécutif les rôles sont donc clairement définis, c’est un peu moins le cas au gouvernement. Michel Sapin et Marisol Touraine (photo) ont en effet tous les deux de grandes ambitions sur ce sujet. Le ministre du Travail veut garder la main sur la discussion avec les syndicats. La ministre des Affaires sociales, elle, n’a pas l’intention de se faire marginaliser, et son entourage termine les discussions par un martial "c’est sa réforme, point barre". Des querelles d’ego qui pourraient compliquer la situation.
Et des divergences de fond existent aussi. Marisol Touraine a ainsi dit avec détermination, dimanche, que "les efforts devront être partagé par tous", entendez "y compris par les fonctionnaires". Or, Michel Sapin sait les syndicats de la fonction publique hostiles, et préfère donc relever que les inégalités public-privé sont loin d’être évidentes. A Jean-Marc Ayrault d’arbitrer entre ces deux lignes.