Le président de la République était-il au courant ? Après les aveux de l'ex-ministre Jérôme Cahuzac mardi, des voix s'élèvent, à droite comme à l'extrême-gauche, pour mettre en cause à leur tour François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Eric Ciotti, le député UMP des Alpes-Maritimes, se demande ainsi s'ils ont "voulu protéger Cahuzac avec cette pseudo-attestation bancaire suisse". Au Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, lui, s'interroge : "Qui savait et n'a rien dit ?".
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"Depuis quand François Hollande savait" ? Jean-François Copé, le président de l'UMP, s'est empressé de réagir après les aveux de l'ancien ministre du Budget, mis en examen, taclant au passage l'ensemble du gouvernement : "la question qui se pose désormais est de savoir si le président de la République, le Premier ministre et les membres du gouvernement étaient au courant et s'ils ont couvert ces faits". Et d'appeler le chef de l’État à "s'expliquer lui-même devant les Français". Même son de cloche chez les autres élus UMP, comme Geoffroy Didier, animateur du courant de la Droite forte, qui se demande sur Twitter "quand Hollande avouera-t-il avoir menti aux Français sur la République irréprochable ?".
#Cahuzac a menti à la représentation nationale. Mais quand #Hollande avouera-t-il avoir menti aux Français sur sa république irréprochable?— Geoffroy Didier (@GeoffroyDidier) April 2, 2013
Christian Jacob a de son côté "du mal à imaginer que Hollande et Ayrault n'aient pas été au courant". Quant à Valérie Debord, la déléguée générale adjointe du parti, elle note que "Cahuzac a menti", mais pose elle aussi la question : "depuis quand le président de la République le sait ?".
#Cahuzac a menti depuis quand le Président de la République le sait ? #affaired'Etat— Valérie Debord (@DebordValerie) April 2, 2013
Bernard Accoyer, l'ancien président de l'Assemblée nationale, exige "des excuses publiques" de Jean-Marc Ayrault et "considère que François Hollande doit également s'en expliquer devant les Français dans les meilleurs délais". Philippe Gosselin, député de la Manche, appelle lui aussi François Hollande et Jean-Marc Ayrault, "responsables dans tous les cas", à rendre des comptes.
#directAN#Cahuzac . #Hollande et #Ayrault doivent des comptes . Ou aveugles ou abuses , mais responsables dans tous les cas— Philippe GOSSELIN (@phgosselin) April 2, 2013
"Où s'arrête la chaîne du mensonge ?". La gauche de la gauche n'est pas en reste. Jean-Luc Mélenchon se demande lui aussi "où s'arrêter la chaîne du mensonge".
Où s'arrête la chaîne du mensonge ? Qui savait et n'a rien dit ? #Cahuzac— Jean-Luc Mélenchon ! (@JLMelenchon) April 2, 2013
François Delapierre, le bras droit de Jean-Luc Mélenchon, juge de son côté que le chef de l’État "aurait pu commencer à combattre la finance dans son propre gouvernement".
Hollande aurait pu commencer à combattre la finance dans son propre gouvernement #Cahuzac— François Delapierre (@FDelapierre) April 2, 2013
Des propos qui font écho à ceux de Pascal Durand, le secrétaire national d'Europe-Ecologie Les Verts (EELV), pour qui le "mensonge" de Jérôme Cahuzac est "un mensonge d'Etat qui décrédibilise la parole collective des politiques et la représentation de l'Etat". Par la voix de son porte-parole, Olivier Dartigolles, le PCF assure de son côté que les aveux de l'ancien ministre socialiste constituent un "scandale d'Etat" et même une "bombe politique".
"Dégâts pour le monde politique français". Au centre, le président du MoDem, François Bayrou, estime de son côté que c'est l'ensemble du monde politique français qui pâtit de l'affaire Cahuzac : "les dégâts sont considérables et dévastateurs pour le monde politique français", juge le centriste, assurant que "ce qui a été frappant depuis des mois dans cet épisode, c'est le soutien que Monsieur Cahuzac a reçu de la part d'une partie de la presse et d'une partie très importante de l'opposition, comme de la majorité".
Le scandale #Cahuzac vient d'exploser en plein vol. Une fois de plus, les dégâts sont considérables et dévastateurs pour le monde politique.— François Bayrou (@bayrou) April 2, 2013
Et François Bayrou de dénoncer : "on a l'impression que les solidarités à l'intérieur du monde politique dépassent le simple respect de la réalité et de ses évidences".